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Législatives Vendée – Anthony Pitalier : le projet d’un jeune candidat




Anthony Pitalier est né le 30 octobre 1985 aux Sables d’Olonne. En juin 2017, s’il était élu député, il n’aurait alors que 31 ans. Durant la 5ème République, les deux plus jeunes députés furent Marion Maréchal Le Pen à 22 ans et 6 mois en 2012, et Alain Terrenoire à 25 ans et 9 mois en 1967. A part ces deux parlementaires, les plus jeunes ont en général entre 28 et 32 ans, ce qui placerait Anthony Pitalier dans cette fourchette. Et par rapport aux parlementaires en place ou candidats, il fait figure de juvénile. Ce qui ne signifie nullement qu’il soit un débutant. 

En effet, il est d’abord militant PS depuis 2004, collaborateur en 2006 d’Elisabeth Guigou (député PS de Seine-Saint-Denis) puis collaborateur de Pascal Deguilhem (député PS de Dordogne). Sa fonction est actuellement celle de Chef-adjoint de cabinet et Conseiller parlementaire d’Estelle Grelier, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales. Passionné d’histoire, notamment d’histoire politique, il est titulaire d’un Master 2 de recherche en Histoire contemporaine (Paris IV en 2010).

Premier meeting pour les législatives
Désireux de prendre place dans l’hémicycle, il se présente donc aux prochaines élections législatives des 11 et 18 juin 2017, qui auront lieu juste après les présidentielles. Anthony Pitalier a lancé sa campagne avec un premier meeting aux Sables d’Olonne (Salle Audubon) le jeudi 2 février 2017.
Lors de l’ouverture de la soirée, la député PS Sylviane Bulteau a fait l’éloge d’Anthony Pitalier et un tour d’horizon des joutes parlementaires en Vendée. Concernant la campagne d’Anthony Pitalier, elle a indiqué que pour mener à bien celle-ci il était nécessaire d’être soutenu, d’avoir des sympathisants qui apportent eux-aussi de bonnes idées, pour simplifier il fallait un réseau.

Députés de Vendée 2012-17

 

Elle a ensuite fait le constat « qu’il s’en passe des choses en France en ce moment et aussi en Vendée! » Au vu de tous ces événements… elle a considéré que « le PS n’était pas tout à fait mort » tandis que, selon ses propos, « chez les LR, il y a des choses bien étranges! »
En quelques exemples, elle a décrit la situation vendéenne: « dans la 5ème circonscription, Valentin Josse* avait été investi mais c’est désormais Jean-Michel Lalère, maire de Fontenay-le-Comte qui l’est depuis septembre. Dans la 2ème circonscription, la mienne, il n’y a toujours pas de candidat*… Dans la 4ème, il n’y a pas de candidat non plus… Et dans la 3ème, il y a deux candidats LR, ajoute-t-elle le sourire aux lèvres. Il semble que tout ne soit pas en ordre de marche chez les LR contrairement au PS… »

(NDLR: * Valentin Josse, maire de la commune nouvelle de Mouilleron-Saint Germain (Mouilleron-en-Pareds + Saint-Germain-l’Aiguiller) avait été investi en juin 2016 alors que Nicolas Sarkozy était à la tête du parti mais en septembre l’investiture n’a pas été confirmé et c’est Jean-Michel Lalère, actuel maire de Fontenay-le-Comte, qui en a hérité. La raison de ce changement n’est pas connue. Dans la 2ème circonscription, Luc Bouard, maire de La Roche-sur-Yon, d’abord pressenti, a renoncé en raison de la loi sur les cumuls de mandats. Plusieurs noms circulent pour se présenter face à Sylviane Bulteau. Dans la 4ème circonscription, celle du Puy du Fou, Véronique Besse est non-inscrite, c’est-à-dire qu’elle ne fait partie d’aucun groupe à l’Assemblée nationale. Villieriste, elle fait partie du MPF. Si elle se représentait, il est probable que les LR ne proposeraient pas de candidat comme en 2012 afin de ne pas rentrer dans une guerre larvée dans ce camp retranché… Dans la 1ère circonscription, Alain Leboeuf a été investi par les LR comme Yannick Moreau dans la 3ème puisque la Commission d’investiture de ce parti a choisi d’investir les députés en place. Mais depuis, un dissident, Noël Faucher, a décidé de se présenter face à Yannick Moreau.)

 

 

Sylviane Bulteau poursuit: « Anthony sera un député opérationnel tout de suite car il a une expérience d’assistant parlementaire (rires dans la salle en raison de l’affaire Pénélope). Je ne sais si tu étais payé si cher, ajoute-t-elle à l’endroit d’Anthony. La proximité avec les citoyens, il la connaît, et il est habitué à la joute, il est aguerri. Il est très apprécié, il a même un fan-club à droite ici! Sache que je serai à tes côtés autant que de besoin. »

Puis Anthony Pitalier prit la parole devant les 80 personnes environ qui s’étaient déplacées, la majeure partie étant des socialistes convaincus. Etaient présents sa directrice de campagne et le secrétaire PS de la Vendée. Cette première prise de parole devant un public pouvait être intéressante afin de savoir ce que concrètement Anthony Pitalier allait proposer. Certains attendaient un discours de vérité moins aseptisé que lors d’une séance de communication. Sur certains points, ils n’auront pas été déçus, Anthony Pitalier allant bien plus loin que l’habituel discours mêlant « tolérance et bienveillance. »

Rapport sur le RSI © DR

Anthony Pitalier remercia tout d’abord Sylviane Bulteau, pour le travail qu’elle effectuait, notamment son rapport parlementaire sur le RSI (NDLR: paru en septembre 2015, en collaboration avec le député Fabrice Verdier).  Il remercia ensuite de leurs présences le président du PRG Vendée (Radicaux de Gauche), Rémi Eveille et celui de la Féd. des Oeuvres familiales et laïques et les élus de gauche au Conseil municipal des Sables d’Olonne.
Puis, il est passé au coeur du sujet, sa candidature: « C’est un moment important pour moi et notre circonscription. J’ai souhaité être candidat aux prochaines législatives et j’ai été investi par notre parti en novembre dernier » a-t-il déclaré ajoutant, « Je suis social-démocrate, progressiste et réformiste, au sein du PS. Sur cette circonscription, je serai le seul social-démocrate. »
Il en profita pour rappeler une partie de son parcours: « J’ai tout appris auprès d’Elisabeth Guigou qui est aussi une social-démocrate. Je me suis engagé au PS à 18 ans pour lutter contre les injustices et les discriminations. Je viens d’un milieu populaire. »

La bataille pour les législatives a commencé…
Comme pour montrer que la bataille des législatives était bien commencée, il s’en prit au député actuel de la Vendée littorale (3ème Circ.) Yannick Moreau: « Yannick Moreau n’appartient pas à n’importe quelle droite, mais à la droite forte, à une droite extrême. Il vient du parti Mouvement Pour la France (MPF). » (NDLR: parti de Philippe de Villiers). Puis Anthony Pitalier précisa: « Yannick Moreau a désormais un opposant LR dans sa circonscription. C’est bien la preuve qu’il n’a pas réussi à rassembler. »
Apportant un soutien indéfectible à François Hollande, Anthony Pitalier en expliqua les raisons: « Il y a aujourd’hui des résultats et une embellie et c’est pourquoi je porterai le bilan de ce quinquennat. Quand on est au pouvoir, il y a des imprévus comme ce fut le cas avec le terrorisme qu’a dû supporter François Hollande. J’ai le sens de l’intérêt général. Lorsqu’on fait des déplacements avec des ministres, on fait des rencontres (avec des Français ayant des difficultés) et il faut toujours avoir le sens de l’intérêt général. La République, c’est notre maison commune. »
Après les considérations générales, il donna quelques exemples plus précis sur ses inspirations politiques: « Je suis là pour donner de l’espoir et non du rêve. Le rêve non réalisé entraîne de la déception et, dans ce cas, on finit par créer de la rancoeur; on risque alors d’envoyer les gens dans les bras du FN. »
Il donna aussi quelques précisions sur le thème du travail, s’écartant en cela de certaines philosophies de gauche: « Tout en étant de gauche, je crois en la valeur du travail. » Mais, il ne s’éloigne pas trop longtemps des sentiers battus en revenant rapidement au coeur de ce que la gauche considère comme son fer de lance, l’humanisme: « Il faut une République généreuse et qui fasse preuve de bienveillance. Je reste un humaniste. »  Conseiller municipal au Château d’Olonne, il salue alors l’action du maire du Château d’Olonne, Joël Mercier, qui a récemment accueilli des migrants.
Il en vient ensuite à deux sujets sur lesquels la droite et la gauche sont rarement en phase: la laïcité et l’éducation. « Je suis fier d’avoir travaillé au côté d’un gouvernement qui a fait de l’école sa priorité. A gauche, on doit porter ces valeurs d’éducation et de laïcité » précise Anthony Pitalier. Il affirme cependant avoir été d’accord avec la loi interdisant le voile à l’école.
Concernant les courants politiques, et en ayant sans doute à l’esprit les frondes diverses de certains courants au sein du PS, il précise: « Il faut se rassembler, dialoguer. La gauche est forte lorsqu’elle s’adresse à tous. »  Tout en considérant qu’il faut un clivage net entre la droite et la gauche ainsi que des différences pour éviter des politiques aseptisées, il estime que sur certains sujets « il faut une unité nationale, par exemple sur la sécurité et le chômage. »
Puis, il reprend ses attaques envers Yannick Moreau: « Si je deviens député, je défendrais tous les citoyens en étant à l’écoute. Le sectarisme, je le laisse au député sortant. Je vois ses interventions à l’Assemblée nationale où j’ai peu croisé son épouse*… Ce qui manque à Yannick Moreau, c’est le respect des personnes en tant que telles. La politique, c’est servir les autres » ajoute, très critique, Anthony Pitalier.
(NDLR: *ancienne journaliste, elle a déjà répondu sur le sujet en déclarant qu’elle travaillait à mi-temps pour les relations presse et communication de son époux).

Les affaires laissent le champ ouvert…
A propos de l’affaire Pénélope/ Fillon, Anthony Pitalier déclare: « François Fillon est dans une tourmente qui ne me réjouis pas car on jette l’opprobe sur la classe politique. » Mais il pense cependant que toutes ces affaires peuvent changer les cartes: « Tout bouge et tout est possible car en juin j’aurais face à moi quelqu’un qui aura un dissident contre lui.* »
(NDLR: *Yannick Moreau n’a pas annoncé sa candidature, mais s’il décidait de se présenter, ce qui est probable, il aura donc face à lui Noël Faucher, maire de Noirmoutier, et dissident LR).
« Rien n’est donc joué, ajoute-t-il, car je compte rassembler au-delà de mon parti. Je porterai le bilan du quinquennat et je suis le candidat du PS. »

Un soutien inconditionnel à la politique de François Hollande
Anthony Pitalier est convaincu qu’il peut changer la donne en montrant en quoi le quinquennat de Hollande a été positif. Il déclare tout d’abord que l’exercice du pouvoir est usant et difficile mais très motivant. Puis il cite ce qu’il considère être des points forts de la politique de François Hollande: « En 2010, le déficit était de 150 milliards € et a été ramené en 2016 à 69 milliards €. Certes, « beaucoup d’efforts ont été demandés aux Français, mais l’impôt sur le revenu pour les foyers modestes a été baissé de 5 milliards € » argumente-t-il. « On peut faire le procès d’une gauche qui n’a pas fait une politique de gauche, mais ça c’est bien de gauche » plaide-t-il.
Il complète enfin, « depuis 2002, le budget de la Sécurité sociale sera à l’équilibre pour la première fois » dit-il. Quant aux actions à mener en matière d’emploi, Anthony Pitalier défend la baisse des charges des entreprises: « Quand on soutient les entreprises on défend aussi ses salariés, donc je suis pour une baisse des charges des petites entreprises. »

 

Anthony Pitalier précise: « Hollande n’a pas eu la tâche facile. Elu, on a la légitimité du peuple. dans l’opposition, c’est facile de faire rêver les gens avec de fausses promesses. »  Et faisant référence aux frondeurs qu’il ne tient pas dans son coeur, il ajoute: « Dans la majorité, quand on reçoit des « scud » de la part de sa propre majorité, ce n’est pas acceptable. Hollande a été empêché de se représenter et pourtant il a été à la hauteur, avec Cazeneuve. Ce sont des Hommes d’Etat, irréprochables notamment lors des événements, et Hollande n’a pas mérité ce qu’il a subi. L’Histoire jugera! Benoît Hamon a gagné, j’en prends acte mais il a désormais la responsabilité de rassembler et ce sera dur de le faire en quelques jours quand on a tout fait pour séparer pendant plusieurs années. Je souhaite qu’il réussisse à réunir notre famille et à nous faire gagner. »

Revenant à sa propre candidature aux élections législatives, Anthony Pitalier conclut: « J’entends me battre pour la Vendée et les Vendéens. Je suis prêt à exercer ces responsabilités (de député) avec votre soutien. »

Une mini-séance de questions-réponses eut ensuite lieu avec le public:
Extraits: Il y fut question des écoles privées sous contrat bénéficiant de l’argent de l’Etat sans en avoir les obligations, de la proportionnelle: « Je suis pour une dose de proportionnelle car c’est plus démocratique, mais pas une proportionnelle totale qui a fait tomber les Gouvernements de la IVème République » ; « Je suis pour le non-cumul des mandats. Un parlementaire ne doit pas avoir de mandat local exécutif. Cela me paraît un bon équilibre. L’argument sur les apparatchiks n’est pas recevable car pour être élu, il faut de toute façon être bien ancré localement. » « Dans le temps, deux mandats consécutifs soit 10 ans, me paraît suffisant. » En Vendée, le territoire n’est pas facile pour la gauche. Il ne faut pas minimiser le rôle territorial des députés. Yannick Moreau n’avait pas les voix pour passer au 2ème tour. C’est la séparation au sein de la gauche qui l’a fait gagné. Mais désormais, c’est la droite qui est partagée. « 5200€, ce n’est pas scandaleux au regard des responsabilités des Parlementaires. » Beaucoup de gens du privé ont du mal à s’engager en politique car ils risquent de tout perdre sur le plan professionnel. Existe aussi le problème de la reconversion au bout des 5 ans en cas de non-réélection. De ce fait, beaucoup sont professeurs, avocats, médecins etc.. Cannabis: « je suis opposé à la dépénalisation car on connaît désormais les méfaits sur le cerveau et sur la vie sociale à cause de la dépendance. » Loi littorale: il faut modifier à l’Assemblée certaines transformations votées par le Sénat: on ne peut pas laisser les gens s’installer sur des corniches et il faut tenir compte de la montée des eaux. Energies renouvelables: « J’ai aussi été très proche de Ségolène Royal. Je crois qu’avec la loi Croissance verte et la Cop 21, le Gouvernement a fait un gros travail sur la transition énergétique. Certes, il a fallu faire des compromis – et non des compromissions – mais c’est une grand avancée. Sur l’Agglomération, il n’y a aucun projet en ce sens. Pourquoi ne pas faire un centre de recherche halieuthique dans l’Agglomération des Sables d’Olonne plutôt qu’un Grand stade qui n’est même pas inscrit au budget. »

De futures escarmouches sur les sujets de société…
Puis, à l’occasion des questions sur la politique internationale et la Syrie, Anthony Pitalier revient sur Yannick Moreau, le député sortant: « Partir serrer la main de Bachar El Assad ! J’ai condamné fermement ce voyage. Il y a une tradition gaulliste qui veut que la France ne parle que d’une voix à l’étranger » précise, outré, Anthony Pitalier, ajoutant « Quand Yannick Moreau est parti en Syrie avec Mariani, j’estime qu’il a outrepassé son mandat en allant serrer la main d’un dictateur qui a du sang sur les mains. » Il poursuit, assez virulent: « On ne peut pas accepter que notre représentant aille serrer la main de notre ennemi, car Bachar El Assad est notre ennemi. Il est aussi allé en Ukraine, en Crimée qui a été annexée de force alors que l’ONU a jugé cette annexion illégale. Et quand il est allé en Crimée, il y est allé illégalement avec un visa russe d’où une condamnation par l’Ukraine. »
Pas vraiment sur les mêmes positions que le député LR, Anthony Pitalier ajoute: « Son directeur fait partie de la Manif pour Tous, et lui-même a voté contre l’avortement. »
Afin de le pourfendre définitivement, Anthony Pitalier ajoute: « Je respecte Yannick Moreau en tant qu’individu mais je le combats car je suis républicain et j’estime que lui n’est pas républicain; il n’a pas agi en républicain lorsqu’il a évincé Isabelle Doat des postes à la CCO » (NDLR: Yannick Moreau l’a démise de ses mandats, après un vote, à la suite de critiques qu’elle avait émise dans la presse sur Yannick Moreau, président de la CCO. Il estimait qu’il ne pouvait plus lui faire confiance).
Anthony Pitalier poursuit: « Il a gagné en 2012 grâce à la division de la gauche et je lui ai dit récemment que désormais il avait un dissident. Mais il n’a pas répondu. »
En tout cas, si Yannick Moreau se présente aux élections législatives, il y a des sujets de société sur lesquels ils pourront s’envoyer des flèches !
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais




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