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40 ans du Puy du Fou – Le testament culturel de Philippe de Villiers

40 ans du Puy du Fou – Le testament culturel de Philippe de Villiers

Il y a quatre ans, en 2013, Le Puy du Fou – en fait le Grand Parc créé en 1989 – fêtait ses 25 ans. Quatre ans plus tard, nous fêtons les 40 ans, mais cette fois-ci il s’agit des 40 ans de ce qui devint la Cinéscénie, avec un projet démarrant en 1977 et qui fut concrétisé un an plus tard, le 16 juin 1978, par un « Son et Lumière » devant le Château du Puy du Fou.

Affiche 1978 du Puy du Fou – Cinéscénie


Les 40 ans

La fête fut grandiose, fort réussie grâce à la variété du programme et à une météo très compréhensive. L’inauguration de « La Citadelle » – un nouvel hôtel sur le thème du Moyen-Âge – fut suivie de celle du « Grand Carillon« . Ensuite fut proposé le spectacle « Le Dernier Panache » – 1 an d’âge et déjà primé. A 18h30, 2500 invités eurent droit à un cocktail dînatoire dans la cour du Château du Puy du Fou.
A 20h30 se déroula, dans les grandes tribunes, la Cérémonie du 40ème Anniversaire qui laissa place à 22h30 à une représentation exceptionnelle de la Cinéscénie pour 14.000 invités. Enfin, au milieu de la nuit, les 3800 Puyfolais se retrouvèrent dans la cour du Château pour fêter, entre eux, cet anniversaire.

Cette fête fut bien plus qu’un anniversaire
Certes, nous eûmes droit – durant la Cérémonie du 40ème Anniversaire – aux habituels mais sincères remerciements et aux séquences émotions bien compréhensibles après des décennies de travail acharné pour mener Le Puy du Fou là où il est désormais, au sommet des Parcs mondiaux.
Particulièrement remerciés, le père – disparu – de Philippe de Villiers, Jacques de Villiers ainsi que Pierre Chatry – 101 ans -, ancien maire des Herbiers. Egalement mis en avant, Laurent Albert, que Philippe de Villiers n’aurait pas « échangé contre des énarques ou des polytechniciens…!! »
Les 80 musiciens de l’Orchestre symphonique de Prague, accompagnés par les choristes du Choeur de Fribourg, apportèrent une note mélodique majestueuse à la manifestation, tandis que Carlos Nuñez, le célèbre musicien galicien, apporta sa touche personnelle.
Certes, pour couronner le spectacle, la Patrouille de France montra une fois de plus ce que ses pilotes étaient capables d’accomplir dans les airs. Croisement à haute vitesse, figures symboliques accompagnées des habituelles traînées fumigènes bleu, blanc, rouge, synchronisation parfaite des neuf Alphajets durant les séquences de voltige… les pilotes de l’Armée de l’Air ont ravi et impressionné le public (photos en bas de page).
Certes, l’entrée des Puyfolais devant la scène fut émouvante à plus d’un titre, tout comme l’intervention des plus jeunes d’entre eux racontant les différents stades de l’évolution du Puy du Fou et narrant quelques anecdotes amusant le public.

Ainsi est né le Puy du Fou
Mais il y eut beaucoup plus que cela: sans forcément s’y attendre, les 14.000 invités étaient également invités à entendre le Testament culturel de Philippe de Villiers.
Auparavant, Philippe de Villiers expliqua que la création du Puy du Fou était le fruit d’une dette pour avoir passé une enfance heureuse, ainsi que le souhait de rendre hommage aux 300.000 martyrs morts sans sépulture et ainsi réparer une injustice faite à la Vendée: « Ainsi est né le Puy du Fou. »

Le Testament culturel
Puis, il en vient à parler de l’avenir du Puy du Fou: « Il faut un chef pour les 40 ans qui viennent, il faut un chef qui ait la trempe, qui ait le caractère et qui ait le charisme créatif. Ce chef, les Puyfolais le connaissent, (…) ce chef, il s’appelle Nicolas de Villiers. »
« Une autre condition, ajoute Philippe de Villiers, c’est la mystique de l’oeuvre: chaque Puyfolais doit continuer à mettre l’oeuvre du Puy du Fou au-dessus de son destin personnel. »
On ne peut alors s’empêcher de penser à titre de comparaison, si l’on a bien écouté ces paroles, au don de sa personne fait par des religieux dans le cadre d’une exaltation mystique.
« Le Puy du Fou nous dépasse, Le Puy du Fou nous surpasse, le Puy du Fou nous survivra » poursuit Philippe de Villiers. « Ce que nous avons créé est intemporel, c’est un acte de civilisation intime (…), c’est un acte de réenracinement » ajoute-t-il comme pour condamner la banalisation d’une société mondialisée et nomade.
Après la mystique, on rejoint peu ou prou la symbolique des croisades avec ses hérauts, ses pavois et la quête du Saint Sépulcre:
« Maintenez haut le flambeau, la mission qui vous revient, c’est de faire flotter sur tous les continents votre drapeau, le drapeau qui est né ce soir avec nos armoiries, le drapeau du Puy du Fou » clame Philippe de Villiers. Philippe de Villiers fait référence ici au développement à l’international du Puy du Fou.
Il en vient ensuite à la défense de la civilisation, un combat qui lui est cher:
« (Votre mission) c’est aussi de faire voyager dans le monde entier, et d’abord dans ce pays, le nôtre, devenu presque étranger à lui-même, faire voyager le mystère de la France, de notre civilisation, le rêve français. »
Il poursuit en remerciant du fond du coeur tous les Puyfolais d’avoir cru en ce rêve. Et comme si ce jour devait être le dernier, Philippe de Villiers implore presque:
« Que vive longtemps Le Puy du Fou! , que vive longtemps Le Puy du Fou dans les coeurs des Puyfolais et que les Puyfolais gardent toujours la devise de leur drapeau: C’est à jamais! »
Les mots sont tout aussi sensibles envers sa chère Vendée et la France, sur un ton gaullien:
« Que vive la Vendée, que vive ce cher et vieux pays, la France »
Il prendra alors dans ses bras ses deux collaborateurs, les fidèles parmi les fidèles, Laurent Albert et, son fils, Nicolas de Villiers. La fidélité, une qualité qu’il apprécie plus que tout, lui qui aura parfois vécu des moments difficiles, ici même au Puy du Fou.
Son oeuvre, Philippe de Villiers veut la faire perdurer. Il sait bien que les années passant, il lui faut désormais mettre en place la succession. Comme dans tout fief, il faut un maître ou un chef. Il est désormais officiellement choisi, et la feuille de route est tracée. Il ne manquait plus que 14.000 témoins pour valider ce Testament culturel. Voilà qui est fait.

Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais

(déjà paru le 21 juin 2017)

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