Belle-Île-en-Mer Morbihan. PHOTOS : quand la SNSM part à la pêche aux avions ULM (Sources : Premar et SNSM Belle-Île - Merci à Pierre Mouty pour son aide.) Cela s'est passé le jeudi 7 septembre 2023 à partir de 16h22 ! "Par ce bel après-midi de septembre, grand soleil et vent presque nul, un homme de 58 ans, pilote expérimenté, ralie Ouessant à Belle-Île à bord de son petit avion. Belle-Île est en vue, mais à environ 5 miles (9 km) de la pointe des Poulains, le moteur s'arrête d'un coup, forçant le pilote à amerrir. La manœuvre est exécutée parfaitement et l'avion finit sa course sur une mer d'huile où il flotte comme un bateau étrange. (Sources : SNSM Belle-Île).Il s'agit d'un avion ULM "Fascination" de 311 kg à vide, conçu par W. Dallach. Vitesse de croisère de 250 km/h avec train rentrant électriquement. Envergure de 9 mètres. Le CODIS Pompiers du Morbiban relaie au CROSS Etel l’alerte d’un témoin signalant un aéronef Ultraléger Motorisé (ULM) en train de chuter à l’Ouest de Belle-Ile-en-Mer ! Le CROSS A Etel déclenche immédiatement le plan SAMAR (Sauvetage d’un Aéronef en détresse en Mer) en coordination avec L’ARCC (Air Rescue Coordination Center) de Lyon-Mont Verdun qui confirme la chute à la mer de l’ULM et informe de la présence d’un deuxième ULM en vol tournant autour. Le CROSS A Etel diffuse immédiatement un message MAYDAY relay et engage les moyens suivants : - l’hélicoptère ECU 44 de la Gendarmerie Nationale ; - l’hélicoptère Dragon 56 de la Sécurité civile ; - un avion Jetstream 41 (JS41) de la Marine nationale basé à Lann-Bihoué alors en entrainement dans la zone ; - le SNS 096 de la station de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) de Belle-Ile-en-Mer ; - un Bateau Léger de Sauvetage (BLS) des pompiers 56. A 16h59 l’avion JS41 est sur zone et débute les recherches. A 17h04 il repère l’épave qui est stabilisée sur l’eau avec le pilote à l’intérieur. A 17h17 l’hélicoptère ECU 44 est sur zone et débute le treuillage de son plongeur sur l’ULM qui constate le bon état de santé de son pilote. . . Photos : © Pierre Mouty - SNSM de Belle-Île-en-Mer. A 17h30, la SNS 096 récupère le pilote de l’ULM à son bord. Il sera ensuite transféré sur le BLS des Pompiers afin d’être déposé à quai à Quiberon (56) pour un bilan de santé complet avec une équipe du SMUR 56. "Pendant ce temps, l'hélicoptère récupère son plongeur et retourne à terre, tandis que notre nageur de bord profite du semi-rigide et de l'aide des pompiers pour aller passer la remorque sur l'avion. Mais il n'y a aucun point d'amarrage. Seule possibilité : l'hélice. La remorque est capelée dessus et nous testons les réactions de cet attelage singulier à très petite vitesse, Pierre-Yves, notre nageur de bord, debout sur l'aile. La réaction ne se fait pas attendre : dès le début du déplacement, l'avion enfourne, entraîné par le poids de son moteur. On arrête tout ; Pierre-Yves vient se positionner sur la queue de l'appareil pour faire contre-poids, et on re-teste. Stop ! Ça ne marche pas, l'avion pique du nez et nous craignons un instant qu'il coule… mais non." (Sources : SNSM : Belle-Île). . "Après concertation avec le pilote, nous décidons d'abaisser le train d'atterissage qui nous fera un point d'ancrage solide, sous la flottaison, permettant de soulager un peu le nez (l'étrave !) de l'avion. Les 2 plongeurs des pompiers passent sous l'avion et réussissent, avec les conseils du pilote, à débloquer le train, l'abaisser et y capeler notre remorque. Tant que nous y sommes et pour plus de sécurité, 4 ballons – les défenses du canot – sont également amarrées au train d'aterrissage pour assurer la flotabilité de l'avant de l'avion. Nouveau test. Pierre-Yves prend place à nouveau sur l'empennage horizontal, à la queue de l'appareil, et le canot embraye. Au ralenti sur un seul moteur, ça marche ! l'avion nous suit, en surface." (Source : SNSM Belle-Île). A 19h00, la SNS 096 prend en remorque l’ULM et fait route vers Belle-Ile-en-Mer, après le départ du pilote avec les sapeurs-pompiers. A 20h22 le bon état de santé du pilote est confirmé par le médecin du SMUR. . "Nous sommes partis pour 3 heures de remorquage à 3,5 nœuds. L'avion enfourne toujours un peu, malgré notre nageur, toujours posté à l'arrière. Du coup, nous raccourcissons la remorque à 3 reprises pour finir avec l'avion juste derrière le canot où il est tiré vers le haut et ne peux plus plonger." (Sources : SNSM Belle-Île). . "21h45 : nous passons les phares de l'entrée du port. Notre avion est largué et pris en charge par 2 Zodiacs de la Capitainerie. Ne pouvant le hisser sur le brise-lames – une des roues du train d'aterrissage se dérobe –, il est amarré au ponton un peu après 22 heures." (Sources : SNSM Belle-Île) L’opération est close à 22h47 avec l’arrivée de l’épave de l’ULM au port de le Palais à Belle-Ile-en-mer. . Vendredi 8 septembre 2023 "Au matin, l'avion est toujours à sa place dans le port. Il faudra attendre la fin d'après-midi, et l'arrivée de son propriétaire sorti de l'hôpital, pour le hisser au sec sur le brise-lames." (SNSM Belle-Île) Et la suite inédite... Le sauvetage de l'avion n'a pas été inutile puisque son propriétaire est revenu quelques jours plus tard avec une équipe spécialisée : l'avion a été démonté puis placé sur une remorque en direction de l'Allemagne où il sera remis en état ! . Le plan SAMAR (Sauvetage d’un Aéronef en détresse en Mer) fait partie du dispositif d’Organisation de Réponse à la Sécurité Civile (ORSEC) maritime mis en œuvre par la préfecture maritime de l’Atlantique en coordination avec la direction générale de l’aviation civile et L’ARCC (Air Rescue Coordination Center) de Lyon-Mont Verdun. Météo sur zone : Vent de secteur Sud Sud-Est de force 2 – Mer 3 Philippe Brossard-Lotz Le Reporter sablais lereportersablais@gmail.com . Publiez vos annonces légales sur la Vendée: https://www.lereportersablais.com/annoncesjudiciairesetlegales/ . [author title="Philippe Brossard-Lotz" image="https://www.lereportersablais.com/wp-content/uploads/2018/09/Logo_LRS2.png"]Le Reporter sablais[/author] .
