Conseil municipal Les Sables d’Olonne – A fleurets non mouchetés
Conseil municipal Les sables d’Olonne – A fleurets non mouchetés
Attaque, garde, réplique, attaque, défense…. On se serait cru lors d’un assaut d’escrime entre le maire Didier Gallot et son ancien adjoint Armel Pécheul durant le début de séance du Conseil municipal des Sables d’Olonne du lundi 19 février 2018. Le sujet concerné n’était autre que celui du projet de l’ancien Lycée Tabarly à La Chaume.
Et certains élus au sein du Conseil municipal cherchent à comprendre la teneur du dossier: ainsi, Loïc Péron – opposition de droite – demanda au maire si un accord ou un document avait été signé par la Ville avec le groupe Réalités, promoteur.
Didier Gallot, à plusieurs reprises, répondit que rien n’avait été signé et que la Ville n’était pas partie au contrat auquel tout le monde fait référence, à savoir une délibération de la région des Pays de Loire qui finalise un compromis de vente entre la Région et le Groupe Réalités incluant une condition suspensive: la vente d’un gymnase appartenant à la Ville des Sables d’Olonne…
Et Didier Gallot poursuit en s’insurgeant contre les méthodes d’Armel Pécheul qui incite, selon lui, l’association de défense de l’ancien Lycée Tabarly ou la famille Schnellbügel a lancé des procédures qui pourraient les amener à être, toujours selon lui, passibles soit de diffamation soit de procédure abusive: « Vous envoyez des gens à la boucherie avec des plaintes pénales ».
Didier Gallot vitupèra aussi contre les griefs prononcés dans l’une des plaintes à l’encontre des deux adjoints, à l’urbanisme et aux sports, dont il considère le contenu comme diffamatoire et il précisa qu’il avait obtenu, d’ailleurs, le retrait des pièces mentionnant ces griefs du site de l’association de défense.
Mais, durant les escarmouches entre Didier Gallot et Armel Pécheul, ce dernier n’a pas pour autant désarmé, demandant à plusieurs reprises les raisons de l’inclusion de cette cession du gymnase comme condition suspensive et s’interrogeant sur les conditions de cette cession qui devait avoir lieu avant le 1er mars 2018. Il s’interrogea aussi sur la présence des parcelles de ce gymnase dans le certificat d’urbanisme tout comme dans la délibération régionale alors même que le sujet n’a jamais été évoqué au Conseil municipal.
« Et à quel prix? » ajouta-t-il « car l’intérêt de la commune a été lésé et on doit donc connaître la vérité. »
L’adjoint à l’urbanisme, Geoffroy de Baynast, a toujours affirmé ne pas être au courant de cette cession et il le répéta lors du Conseil municipal: « Je ne sais pas pourquoi la Région a mis ça avec le groupe Réalités ».
Il n’empêche, celle-ci figure bien dans la délibération et si les élus de la Ville ne sont pas au courant, on peut au moins supposer qu’ils auront posé depuis la question – au Groupe Réalités – de cette cession mentionnée dans la délibération. Mais, étonnamment, personne dans l’opposition n’aura questionné la majorité à ce sujet.
Enfin, rappelons qu’il s’agit d’une condition suspensive et que donc, en l’état, il sera nécessaire qu’il y ait une nouvelle délibération régionale si la cession du gymnase n’est pas effectuée avant le 1er mars 2018, selon les termes de cette délibération.
Geoffroy de Baynast compléta son intervention en admettant que dans quelques années le gymnase sera supprimé et vendu, mais qu’à ce jour pour des raisons d’utilisation pour les boxeurs le gymnase restera en l’état: « On n’a rien promis, rien signé, rien vendu. »
Didier Gallot rappelle qu’il y a eu des discussions préalables mais ne portant pas sur ce sujet – « il s’agit d’une disposition à laquelle nous n’avons pas participé » – et que d’ailleurs le Groupe Réalités a décidé de ne pas inclure le gymnase dans la vente. « On comprends pourquoi » réplique Armel Pécheul.
Quant à Gérard Mercier, opposition de gauche, il déclare que M. Pécheul ne pose pas des questions mais des affirmations graves !
Didier Gallot reprend la parole: « Il n’y a pas eu de vente, pas de négociation privée, pas de cession gratuite. Il y a la démonstration d’un glissement sémantique à partir d’un acte dont nous n’avons pas été partie. »
Quant à Didier Planson, il indiqua qu’au vu du prix de cession, considéré comme très modique, « la Ville aurait pu préempter. »
Finances communales
L’ordre du jour de ce Conseil municipal portait notamment sur les Finances communales: compte administratif 2017 et le budget primitif 2018.
Ils furent présentés par l’adjoint aux Finances, Yvan Kervenka.
A la suite de ces présentations, Gérard Mercier, Jean-Noël Landais et Didier Planson ont estimé que la Ville aurait dû être beaucoup plus ambitieuse et ne pas se limiter à une bonne gestion. En effet, 6 millions de bénéfices ont été réalisés et certains estiment que cela va bien au-delà de la nécessaires sécurité financière.
« On fait des économies, mais pourquoi faire » déclare Gérard Mercier, ajoutant « Il faut faire bénéficier la population d’une politique d’investissements. Il faut savoir ce que l’on fait de l’argent. »
Didier Gallot répondit qu’en effet « on a peut-être été un peu frileux. »
Quant à Loïc Péron il a estimé que les montants mentionnés pour le budget primitif de 2018, de 2 millions d’euros pour la médiathèque et d’1 million d’euros pour l’île Vertime étaient insincères car il ne voyait pas comment ces sommes allaient concrètement être dépensées sur 2018, et qu’une partie aurait pu être utilisée pour la voirie où plus grand chose ne se fait.
Didier Planson soutint la même thèse: « 2 millions pour la médiathèque et 1 million pour l’île Vertime, on va repartir encore avec un taux d’exécution insuffisant. »
Gérard Mercier compléta: « Le débat public est intéressant mais il n’y a pas eu de débat approfondi en commission des Finances. Vous présentez cela mais on ne peut plus modifier quoi que ce soit alors qu’il y a là des propositions intéressantes en matière de voirie. »
Jean-Noël Landais précise que pour l’île Vertime une mission d’étude vient d’être confiée au cabinet Blanchet mais « qu’il paraît difficile d’envisager des travaux en 2018, le montant de 1 million d’€ étant très exagéré. »
Pour la médiathèque, il poursuit: « Ce projet de médiathèque connaît beaucoup de ratés et il paraît improbable que la Ville puisse dépenser 2 millions d’€ en 2018 pour ce projet. » Et il propose donc « sans modifier l’équilibre et le montant du budget de diminuer les crédits de l’île Vertime et de la médiathèque de 1,5 millions d’€ » et de tranférer cette somme aux travaux du Remblai de la rue Guynemer à la Place de Strasbourg qui ne sont prévus qu’à partir de 2019.
Enfin, il complète en précisant que les investissements 2017 n’ont été réalisés qu’à hauteur de 64% par rapport aux prévisions ce qui est un taux de réalisation faible.
Armel Pécheul fit deux propositions: alors qu’il est réservé sur la construction d’une médiathèque, de ce type et à cet endroit, il proposa de retira ce projet et d’attendre une discussion à ce sujet après que les trois communes aient fusionné. Et grâce à ce décalage, il proposa que la somme prévue soit utilisée pour préempter l’ancien Lycée Tabarly et ses 1,4 hectares.
Les grandes lignes du budget 2018 sont les suivantes:
– fonctionnement: 38, 704.000 € en dépenses – (5.594.157 € en excédent N-1).
– investissement: 21.022.781 € en dépenses (dont 2.134.127 € de solde négatif N-1)
Les taux fixés par la Ville pour les différentes taxes sont maintenus sans hausse. Aucun emprunt supplémentaire n’est lancé (le trésorier s’attache à réduire les emprunts toxiques existants).
Vote du Budget: 20 OUI, 12 NON, 1 abstention.
Questions annexes
Mme Hordenneau demanda ce qu’il en était du projet de « Musée de la Mer » alors que « de nombreux Sablais voient les décennies passer sans que ce vieux rêve ne se réalise. (…) Faire revivre notre richesse maritime, les bains de mer, la voile… dans un musée d’envergure, moderne et atractif, digne de notre station et de nos ports est de la première importance pour un grand nombre de nos concitoyens. (…) Pouvez-vous nous dire si vous travaillez sur ce sujet? »
Didier Gallot répondit, après avoir critiqué l’exposition Les Aventuriers de la mer qui n’aurait pas, selon lui, rencontré de succès avec 5000 visiteurs payants, et l’incompétence, selon lui, de ceux qui avaient porté le projet, il indiqua qu’il fallait se méfier de ceux qui s’attribuent la défense du patrimoine et qui diffusent « des horreurs » dans leur pétition contre la médiathèque. Enfin, il indiqua que le serpent de mer sortait un peu la tête de l’eau puisque le département de la Vendée prévoyait 80.000€ sur une étude du projet, en liaison avec l’Agglo qui devrait en financer la moitié.
(les autres points à l’ordre du jour feront l’objet d’articles complémentaires ultérieurement).
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais