Didier Gallot, maire, était présent, tout comme Louis Guédon, l’ancien maire, qui était à la barre lorsque Dan a lancé son projet.
Dan prit la parole en premier, remerciant d’abord les propriétaires des maisons de l’île Penotte qui avaient accepté que soient apposées sur leurs murs les fresques de coquillages.
Elle fit ensuite un petit historique la concernant, son arrivée à l’Ile Penotte il y a 20 ans pour y habiter à titre principal. Puis, elle dresse une vision cauchemardesque du lieu à l’époque: du pipi, pas d’éclairage, une salle de jeux non loin qui entraînait de mauvaises fréquentations de ces ruelles, un « quartier déplorable » ose dire Dan pour décrire le quartier qu’elle venait d’investir.
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Un peu plus tard, lors d’une rencontre avec Louis Guédon, Gérard Faugeron et Jacques Ruchaud, on lui parle d’une vieille maison de La Chaume que le propriétaire avait décoré de coquillages et que l’on appelait la Maison de la Sirène (une sirène en coquillages figurait sur le bas d’un des pans de mur).
Il s’agissait d’Hippolyte Massé, un zingueur habitant à La Chaume, et qui l’été complétait son activité en étant un des passeurs du Chenal.
C’est ainsi qu’est née l’idée des coquillages de l’île Penotte. On était alors en février 1997.
Le projet grossit grâce à l’envoi par des amis du Sénégal de beaux coquillages provenant du Sénégal. Et puis aussi des coquillages de Tahiti grâce à son fils qui y habite.
Le résultat on le connaît: des fresques magnifiques qui attirent les touristes de la France entière, une réalisation qui fait l’objet de reportages magazines et télé. Une médaille du tourisme pour son auteur.
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Et quid de la préservation de l’oeuvre?
A la fin de son discours, Dan profite d’être entourée de quelques notoriétés et des deux maires, l’ancien et le nouveau, pour révéler ce qui lui traverse de plus en plus l’esprit, le devenir de ses fresques.
« Ma préoccupation, c’est désormais le devenir de mes fresques » lance-t-elle à l’assistance. Elle tente alors timidement l’idée d’un dossier d’inscription (au titre du patrimoine) pour garantir leur pérennité.
Louis Guédon, prit ensuite la parole, et rappela que personne ne connaissait l’origine du nom « Penotte. »
Elle s’appelait auparavant « L’Ile Perdue », sans doute car il s’agissait d’un entrelac de ruelles isolées donnant l’impression d’un labyrinthe !
Il creusa dans ses souvenirs pour détailler, avec une certaine précision, ce qu’étaient les amusements des gamins de son âge lorsqu’ils pénétraient dans les rues intriguantes de l’île Penotte, un lieu privilégié pour des enfants en mal de bêtises grâce à son entrelac de ruelles.
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Aujourd’hui, Louis Guédon semble avoir une petite pensée pour les riverains qui doivent subir la présence de touristes toujours plus nombreux et qui se marchent sur les pieds dans ces ruelles pendant la période estivale.
Il eût ensuite un petit mot pour Dan, « son génie, son talent, sa créativité » qui se sont exprimés au fil du temps.
Et faisant référence à l’une de ses fresques représentant Neptune, le Dieu des Eaux vives et des Sources (et des Mers) il affirma que Dan était protégée par les divinités.
Le fait que Dan se soit inquiétée de la pérennité de ses fresques permit à Louis Guédon d’apporter une note d’humour à la cérémonie montrant en même temps une tendresse certaine pour la dame aux coquillages:
« Cette oeuvre est amenée à défier les siècles » dit-il, ajoutant que si « on s’extasiait jusqu’alors surtout sur les fresques des Pharaons ou les oeuvres grecques et romaines, et bien désormais c’était fini, tous les yeux seraient dorénavant tournés vers l’Ile Penotte et ses trésors… »
L’assistance, bon enfant, riait joyeusement. « Dan sera ainsi immortalisée » continua-t-il.
Plus sérieusement il acheva son intervention en disant: « Dan, tu nous as fait un trésor, Vive l’Ile Penotte, Vive Les Sables d’Olonne. »
Derrière cette intervention, Didier Gallot déclara avoir appris aujourd’hui plein de choses sur Louis Guédon, qu’il avait été enfant de choeur, qu’il tirait les sonnettes…
Et puis dans une sorte de relais avec Louis Guédon, il poursuivit un peu sur le même ton: « Il y a aux Sables d’Olonne, le Vendée Globe et l’Ile Penotte! Mais le Vendée Globe c’est tous les 4 ans, alors que les coquillages de l’Ile Penotte, c’est permanent, » ajouta-t-il devant Dan, amusée.
« Dan a contribué à la renommée des Sables d’Olonne » conclut-il en rappelant qu’elle avait fait l’objet de nombreux reportages qui ont pu faire ainsi connaître un pan de la ville.
La fête se poursuivit avec un orchestre et quelques régalades fort sympathiques autour du verre de l’amitié.
Rendez-vous pour les 30 ans…
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais