Les Sables-d’Olonne Vendée. Abracadabra, Pendule, ouvre-toi !
Les Sables-d’Olonne Vendée. Abracadabra, Pendule, ouvre-toi !
PdlB: Bonjour Madame la Pendule !
Pendule: Qui es-tu manant ?
PdlB: Je suis Philibert de la Brossardière, seigneur de la Rudelière.
Pendule: Mes hommages, Messire. Est-ce l’inspection de vos terres qui vous amène ici en ce jour ?
PdlB: Je viens vous visiter, vous qui êtes en bonne place face à ces eaux tumultueuses qui tentent d’accaparer les dunes de mon territoire.
Pendule: Je ne suis pas près de sombrer. Le brise-lame et les jetées me protègent. C’est plutôt l’ignorance des hommes qui me met en péril.
PdlB: Plaît-il ?
Pendule: Il y a quelques années fut rénové le Remblai de cette ville sur lequel je suis installé depuis des décennies. Et quelques personnes aux idées incongrues souhaitaient faire place nette. Heureusement, le peuple sablais s’est soulevé pour me sauver la mise.
La Pendule se refait une beauté
PdlB: Quel âge as-tu désormais, Pendule ?
Pendule: Je suis née le 1er juillet 1956 de l’esprit d’un architecte sablais renommé, Maurice Durand.
Il avait été chargé de refonder totalement le Remblai : piscine, promenade, avancées sur pilotis, pendule font partie de son oeuvre, ainsi que la réalisation de nombreuses demeures et bâtiments prestigieux des Sables-d’Olonne.
Je suis une vieille dame…
Et je suis le monument le plus célèbre et le plus emblématique des Sables d’Olonne.
Un lieu mythique pour tous les Sablais !
PdlB: Et pourquoi donc cela, dame Pendule ?
Pendule: Facilement repérable, je suis le lieu de rendez-vous de tous les Sablais et touristes.
Mais surtout de tous les adolescents dont le coeur vibre et qui souhaitent se placer sous de bons auspices.
De tendres amours naissantes, baignées par l’insouciance de l’été, se sont retrouvées ici, puis se sont découvertes au fil de retrouvailles au plus près de moi.
Chaque retard, visible sur mon cadran, était alors vécu comme une angoisse par l’un des amoureux…
Que de baisers se sont échangés ici !
PdlB: Avez-vous connu, vous aussi, les charmes et les vertiges de l’amour.
Pendule: Ce sont des secrets que je ne révélerai jamais. La nuit aidant, certains phares tentent de m’amadouer en me faisant des clins d’oeil, une fois rouge, une fois vert. Mais je ne me laisse pas abuser par les couleurs de ces caméléons maritimes.
J’offre l’heure aux quatre vents mais je ne propose pas mes charmes à tout vent.
PdlB: A part ces phares prisonniers de leurs rochers, avez-vous eu des soupirants ?
Pendule: L’un d’entre eux tenta le tout pour le tout. Cela se déroula un lendemain de tempête, le 10 mars 2008 : il prit tout le monde par surprise en essayant de m’approcher au plus près en chevauchant une lame.
Il s’appelait l’Artémis.
C’est à genoux, dans le sable, qu’il me prouva sa flamme en se blotissant contre mon coeur. Il me fit la cour des jours durant jusqu’à ce que la mer le renvoie dans le néant. Il me vit comme son élue mais je n’ai point succombé à ses charmes.
PdlB: Est-il possible de découvrir vos entrailles ?
Pendule: Non, depuis ma naissance le 1er juillet 1956, c’est un lieu secret. Seul un mot de passe permet d’ouvrir la porte d’accès.
PdlB: Alors je vais tenter de le trouver: « Abracadabra, Pendule, ouvre toi! »
*Et comme par miracle, la Pendule ouvrit ses entrailles à Philibert, Seigneur de la Rudelière.
Photos:
Note: une petite pièce au rez de chaussée avec un tableau électrique qui permet d’alimenter des postes électriques sous les murets du Remblai, notamment pour de la musique.
Une échelle métallique permet de monter à l’étage où se trouve le mécanisme de la pendule et de ses aiguilles.
Rien de bien luxueux. On y voit les fameux carreaux translucides carrés, sur chaque pan de la pendule, qui prennent désormais la nuit une couleur déterminée.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais