*NEWS

Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. CLASSEMENT des Skippers au Sam 16 nov 2024 à 15h00


Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. CLASSEMENT des Skippers au Sam 16 nov 2024 à 15h00



CLASSEMENT le samedi 16 novembre 2024 à 15h00
La surprise vient de Jean Le Cam qui, grâce à un choix de route très à l’Est, se trouve toujours en tête de la course.
Sébastien Simon, avec un trajet plus classique, se trouve en 2ème place.
Il a bénéficié de davantage de vent et ne se trouve plus qu’à 11 milles du leader.
Il est probable qu’il passe en tête durant l’après-midi.

Giancarlo Pedote passe de la 2ème à la 3ème place, mais il n’est qu’à 26 milles du leader.
Belle place pour le sablais d’adoption, Arnaud Boissières, 11ème du classement.

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

 


Le cas LE CAM
Lui, il y croit fort, à son Sud. Depuis 24 heures, Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-lux) poursuit son petit bonhomme de chemin le long de la côte africaine, et s’offre la tête de classement. Les routages le voient foncer droit vers une pétole à trancher à la tronçonneuse, mais il continue malgré tout à avancer, espérant que la réalité fasse un joli pied de nez aux fichiers. Le roi se serait-il transformer en sorcier ? 

En tous cas, il a convaincu Conrad Colman (MS Amlin) de suivre son sillage : 
Après beaucoup de grattages de tête, beaucoup d’incertitudes et beaucoup d’angoisses, j’ai décidé de me séparer de la flotte et j’ai pris le sillage de Jean Le Cam pour longer la côte africaine. Ca se passe plutôt bien, j’avance à 12 nœuds dans un vent de moins de 10, donc je suis toujours émerveillé par l’efficacité de ce genre de bateau. C’est calme, le vent est un peu instable, mais tant que j’ai du vent, je m’en fous !

Lancés dans leur option, les deux marins s’emploient à faire avancer leur monture, sans oublier de profiter de l’instant. Être en tête au classement du Vendée Globe, même si ce n’est sûrement que pour un temps, ça se savoure toujours. D’autant que « la nuit est juste magnifique », raconte Conrad Colman, dont les panneaux solaires lui permettent toujours de recharger ses batteries et réussir son pari « zéro émission » . « C’est beau à un niveau que j’avais oublié. Les ciels en navigation sont toujours les plus marquants, on est loin de la pollution de la lumière, c’est juste un grand grand grand plaisir d’être dehors et seul cette nuit, d’avoir tout ce ciel pour moi, c’est assez magique. »

Magique aussi serait que l’option de ces deux-là s’avère concluante, et leur permette une échappée tonitruante. Un scénario inédit qui confirmerait que Jean Le Cam, du haut de ses six Vendée Globe et 65 printemps, a clairement signé un pacte avec l’océan.


Classement de la Course et Carte
– Cliquez sur le + à droite afin de pouvoir choisir l’Imoca souhaité
– Cliquez sur l’Imoca choisi pour faire apparaître les données
– Cliquez sur « Affichage » ou sur l’icône carré pour les choix de présentation.
*Sur smartphone : Cliquez sur le V inversé pour dérouler la liste du classement.



Maxime Sorel – « Ma frustation génère plus d’envie que de doute »
Samedi 16 novembre 2024

Au lendemain de son abandon, le skipper V and B – Monbana – Mayenne a pris le temps de revenir sur ce qu’il a vécu avec la lucidité et la franchise qui le caractérisent.
Maxime assure qu’il « n’était pas raisonnable de continuer » d’autant plus que sa blessure à la cheville semble plus grave que ce qu’il pensait.
Alors qu’il devrait regagner la France dès demain, le trentenaire se tourne déjà vers le Vendée Globe 2028 avec la ferme intention de « revenir plus fort ».

Vendée Globe : Comment te sens-tu au lendemain de ton abandon ?
Maxime Sorel (V AND B – MONBANA – MAYENNE) : Ça va, ça pourrait aller mieux. C’est forcément bizarre de se retrouver à Madère après six jours de course. Je suis frustré, clairement, parce que je n’ai pas pu m’exprimer sur cette course, je n’ai pas pu vivre tout ce qu’on avait prévu, ni aller au bout de tout le travail qu’on avait fait. Encore une fois, je ne suis pas déçu mais je suis frustré. Désormais, j’essaie de me focaliser sur le rapatriement du bateau et sur la suite.

Vendée Globe : Quand la décision d’abandonner s’est-elle imposée ?
Maxime Sorel : À aucun moment je n’avais ça en tête. Après, avec le staff médical de la course et ceux qui me suivent habituellement, on voyait clairement qu’il y avait un problème avec ma cheville. J’étais surtout focalisé sur mes réparations. À Madère, j’ai commencé les réparations, démonté le chariot, le hook de grand-voile, pour voir comment c’était endommagé. L’idée, c’était de repartir au plus vite. Mais la douleur était là, ça faisait cinq jours que j’étais sous anti-inflammatoire. J’avais envie d’y croire, de me dire qu’il était possible d’y retourner mais nos bateaux sont très exigeants, tu as vraiment besoin de tes deux pieds. Ma naturopathe, en qui j’ai une confiance aveugle, m’a suggéré d’abandonner. Ce n’était pas raisonnable de continuer.

Vendée Globe : Est-ce que tu en sais plus sur ta blessure à la cheville ?
Maxime Sorel : Nous n’avons pas encore fait d’imagerie (de radio ndlr) mais un médecin est passé à bord pour enlever mon strap. En fait, je souffre d’une rupture partielle du ligament externe, c’est pire que ce qu’on avait imaginé. Ça aurait pu avoir des conséquences bien plus graves si j’avais continué. Pour l’instant, on la maintient dans du strap. Dès que je rentrerai en France, je passerai des examens plus précis et je pourrai prendre les mesures adéquates pour me soigner et commencer la rééducation.

Vendée Globe : Quel lien as-tu eu avec le staff médical et la direction de course ?
Maxime Sorel : Dès mes premiers ennuis techniques, j’ai prévenu la direction de course. On faisait des points quasiment toutes les 30 minutes pour parler des symptômes. Après le choc à la cheville, j’ai eu des nausées, j’étais dans un état un peu second. C’est une bonne chose de compter sur eux, de pouvoir rapporter les sensations. Le staff médical et la direction de course ont été d’une efficacité redoutable.

Vendée Globe : Tu as décrit l’enchaînement des ennuis, moins la façon dont tu l’as vécu. Jusqu’où as-tu dû te battre et repousser tes limites ?
Maxime Sorel : Quand je suis monté au mât pour régler ce problème de hook, c’était peut-être le pire moment. La mer était croisée, avec 2,5 mètres de creux, j’étais au portant avec 3 ris dans la grand-voile. Le bateau n’était vraiment pas stable et ma cheville continuait à enfler. Je me suis dit que j’étais en train de faire une bêtise. A Madère, il fallait remonter au mât alors que ma cheville avait doublé de volume. J’avais envie de débrancher le cerveau et d’appuyer sur mon pied.

Vendée Globe : Tu as toujours semblé très lucide…
Maxime Sorel : J’aime bien tout comprendre et j’ai passé chaque minute à analyser la situation, à solliciter des diagnostics pour savoir ce que je pouvais faire. Je voulais avoir un maximum d’informations pour me permettre de prendre la meilleure des décisions. J’essaie de ne rien laisser au hasard et pour ça, il fallait rester lucide.

Vendée Globe : À quoi va ressembler ton programme dans les prochains jours ?
Maxime Sorel : J’ai reçu un très bon accueil ici, je connais du monde et ça a facilité les démarches. Un médecin est venu, j’ai essayé de marcher mais le rapport à la douleur n’est pas le même en mer qu’à terre. Deux équipiers sont venus me rejoindre hier, un autre est arrivé aujourd’hui. On regarde la météo pour assurer le convoyage du bateau qui partira sans doute demain. Moi, je vais prendre le premier avion pour rentrer.

Vendée Globe : Tu es un sportif confirmé. Tu as disputé les grandes courses au large, gravi l’Everest, disputé des trails… Comment se relève-t-on de ce que tu viens de vivre ?
Maxime Sorel : Quand tu es un sportif multidiscipline, tu sais que ton corps est une machine, une machine à entretenir. Et comme en voile, il peut y avoir des problèmes, il faut les analyser, les réparer et les résoudre. Je ne m’attendais pas à une casse sur le bonhomme, c’est un mauvais concours de circonstance. La seule chose que cela provoque en moi, c’est une envie féroce de revenir encore plus fort la prochaine fois. Je n’ai pas pu m’exprimer pleinement, cette frustration génère plus d’envie que de doute.

Vendée Globe : Tu penses déjà à la prochaine édition ?
Maxime Sorel : On a construit un bateau avec l’objectif de faire le Vendée Globe 2024 et de le terminer. Et j’ai envie que ce bateau finisse et finisse bien le Vendée Globe 2028. Là, c’est encore plus clair. J’ai envie de retourner sur l’eau et de tout mettre en œuvre pour écrire un nouveau projet, être présent à la Transat Jacques Vabre et entamer un nouveau cycle de préparation pour être là dans quatre ans.

(Interview par Saem Vendée Globe)

 

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

(avec communication)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back to top button