Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. CLASSEMENT : le Sablais Sébastien Simon devient leader de la course le dim 17 nov à 15h00
Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. CLASSEMENT : le Sablais Sébastien Simon devient leader de la course le dim 17 nov à 15h00
CLASSEMENT le dim 17 novembre 2024 à 15h00
Sébastien Simon a bénéficié de vent durant la nuit, ce qui lui permet de passer de la 2ème place à la 1ère, prenant celle-ci à Jean Le Cam.
Mais rien n’est joué car les positions sont très serrées.
Il suffit donc qu’un groupe bénéficie d’un vent favorable, même ponctuellement, pour que le classement s’en trouve immédiatement chamboulé.
Il n’empêche, cette position montre que Sébastien Simon contrôle sa course et fait de bons choix sur Groupe Dubreuil.
Le choix à l’Ouest n’a pas été si mauvais, même si Jean Le Cam, passé à l’Est à la surprise de tous, colle juste derrière Sébastien Simon.
Les prochaines heures et prochains jours vont être palpitants pour la course.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
« J’essaie de profiter de chaque nuage même si ce n’est pas évident avec les modèles.
Je suis un peu au milieu de la flotte.
Certains essaient de contourner l’anticyclone par l’Ouest mais c’est peut-être une rouge engagée. Moi, je suis arrivé là où le vent m’a mené.
On vit finalement un nouveau départ. L’anticyclone descend avec nous.
Plus on avance, plus il descend et on est bloqué dans cette bulle.
Je pense que ça devrait passer entre ma position et l’Ouest. J’ai du mal à penser que ça va passer plus à l’Est. C’est une régate planétaire, ça dure depuis sept jours et on est tous à égalité.
C’est loin d’être terminé et c’est tant mieux.
Si on descend tous ensemble l’Atlantique, ça ne peut qu’augmenter le plaisir ! »
Sébastien Simon (Groupe Dubreuil)
dimanche 17 novembre 2024 à 15h35
Sébastien Simon devant, pour combien de temps ?
Le suspense est toujours aussi prégnant en tête de course. Les partisans de la route Ouest, menés par Sam Goodchild (VULNERABLE), semblaient progresser plus vite depuis hier après-midi.
Sauf que ce dimanche, c’est Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), positionné au centre en tête de flotte, qui tire son épingle du jeu.
Il a en effet pris la tête du classement en début d’après-midi mais la hiérarchie pourrait être bousculée à nouveau d’ici ce soir.
Dans le même temps, Louis Burton doit faire face à des fissures sur le pont de Bureau Vallée et Szabolcs Weöres (New Europe) est arrivé à Las Palmas pour réparer sa grand-voile.
C’était attendu et dans la flotte, tous savaient que les classements (ou les pointages) depuis deux jours devaient être pris avec des pincettes.
Certes, les partisans de la route Est, Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-lux), avaient les honneurs des premières places depuis la nuit de vendredi à samedi. Sauf que la zone de molle qui accapare la flotte se déplace aussi vers l’Est. Benjamin Ferré (Monnoyeur – DUO for a JOB) fait partie de ceux qui y sont englués dans la pétole « depuis 1 heure du matin, j’ai entre 0,8 et 1,5 nœuds de vent. Là par exemple, à l’heure où je vous parle, nous avons une rafale spectaculaire à 0,9 nœuds. » résume-t-il avec humour.
Au classement de 15 heures, Jean Le Cam, lui, évoluait à 3,6 nœuds.
« Sam est passé dans un trou de souris »
Le “Roi Jean” a donc cédé sa couronne à Sébastien Simon (Groupe Dubreuil). Le Vendéen, qui suit une route centrale au sein de la tête de flotte, a pris les commandes du classement en début d’après-midi.
Il progressait à 14,6 nœuds en début d’après-midi.
Pourtant, ce sont les tenants de l’Ouest qui disposent des meilleures conditions de vent depuis hier.
Dans les prochaines heures, ils devraient retrouver les premières places du classement. Un nouveau rebondissement qui pourrait profiter à Sam Goodchild dont la trajectoire impressionne.
Chez leurs concurrents directs, forcément, on accuse un peu le coup.
Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) se montre lucide sur la situation :
« Sam est passé dans un trou de souris. C’est frustrant, il a déjà une belle avance et ça va être de pire en pire ». Damien Seguin (Groupe APICIL) a également vu le Britannique creuser l’écart. Il se montre très élogieux à son égard :
La trajectoire de Sam est magnifique. C’est facile de dire maintenant que c’était la route qu’il fallait prendre, qu’on aurait fait pareil à sa place… Il a suivi son intuition jusqu’au bout et réalisé sa stratégie à la perfection. Il va créer un joli écart ! »
Damien Seguin
GROUPE APICIL
« À court terme, Sam devrait avoir un gros avantage par rapport aux autres, assurait ce matin Christian Dumard, le consultant météo du Vendée Globe. Mais les autres qui sont partis plus à l’Ouest (Nicolas Lunven, Jérémie Beyou, Yoann Richomme, Charlie Dalin) devraient revenir progressivement dans les prochains jours ». Au-delà de la situation en tête de course, il convient de souligner la densité de la course avec 38 skippers qui se tiennent en moins de 300 milles.
Résister face aux avaries
Les jours passent et forcément, les pépins s’accumulent.
– Hier soir, Louis Burton (Bureau Vallée), qui évoluait avec les skippers de l’Ouest, a constaté des fissures sur le pont de son IMOCA. Dès ce matin, il tentait d’évaluer les dégâts et de réparer, comme il l’a expliqué dans une vidéo envoyée en milieu d’après-midi.
– De son côté, Szabolcs Weöres (New Europe) est arrivé aux Canaries. Le Hongrois s’est arrêté à une bouée au large de Las Palmas afin de pouvoir réparer sa grand-voile. En tout cas, rien ne vaut le bonheur d’un skipper après avoir résolu des problèmes techniques.
– Fabrice Amedeo (Nexans – Wewise) peut en témoigner, lui qui a réparé son support de vérin de quille. « Je ne suis pas bricoleur, il doit y avoir quelques étagères montées à l’envers à la maison. Alors réussir là, ça fait vraiment plaisir ! »
– Même satisfaction pour Damien Seguin (Groupe APICIL) : « j’avais une bonne ‘job list’ de réparation à faire. Rien de bien grave mais c’est mieux quand ça marche. Et je suis satisfait puisque tout est à nouveau opérationnel ! »
Pendant ce temps-là, le quotidien suit son cours dans la flotte
– « Un arc-en-ciel, un nuage, un grain et beaucoup de musique, c’est la belle vie », savoure Arnaud Boissières (La Mie Câline).
– Sébastien Marsset (FOUSSIER), lui, a pu immortaliser un lever de soleil alors que la lune était toujours visible. – Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) entendait des poissons-volants taper contre sa coque cette nuit.
– Éric Bellion (STAND AS ONE) en a remis un à l’eau après qu’il se soit échoué dans le cockpit de son IMOCA.
– Sam Goodchild et Yoann Richomme, eux, ont pris le temps de regarder les matchs de rugby, respectivement de l’Angleterre et du XV de France. Avant de vite retourner à leurs réglages et à leur stratégie !
(Avec communication)
Classement de la Course et Carte
– Cliquez sur le + à droite afin de pouvoir choisir l’Imoca souhaité
– Cliquez sur l’Imoca choisi pour faire apparaître les données
– Cliquez sur « Affichage » ou sur l’icône carré pour les choix de présentation.
*Sur smartphone : Cliquez sur le V inversé pour dérouler la liste du classement.
Samedi 16 novembre 2024
La conquête par l’Ouest ?
La situation est toujours aussi floue pour la flotte qui bute toujours sur une zone de vent faible. Les partisans de l’Est sont pour l’instant à la fête à l’image de Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-lux) qui conserve sa position de leader acquise ce matin. Les tenants de l’option plus Ouest, menés par Thomas Ruyant (VULNERABLE), semblent toucher un peu plus de vent et pourraient s’offrir un avantage assez net. Sauf que la situation est loin d’être figée, ce qui renforce le suspense et ajoute une sacrée dose de stress pour les skippers.
Six jours de course, 1 600 milles parcourus (2960 km) et plus du tiers de la flotte qui se tient dans un rayon de 150 milles ! Il faut parfois se frotter les yeux, à regarder la cartographie et à s’habituer à ce scénario si atypique. Et ce que les météorologues et les spécialistes essaient de décrypter depuis la terre s’apparente, en mer, à une guerre des nerfs permanente ou à une étape de la Solitaire du Figaro dont l’arrivée a lieu dans plus de deux mois. Les raisons de cette situation ? Encore et encore ces grandes zones de molle (vent faible) qui barrent la route de la tête de flotte, ce qui a engendré un regroupement général depuis hier. Désormais, tous tentent de trouver la meilleure façon de s’en sortir et de s’échapper vers le Sud, sans avoir aucune certitude.
Trois options et beaucoup d’incertitudes
« Ça fait six jours qu’on est en course, c’est une régate planétaire et nous sommes tous à égalité, savoure Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) aux vacations. On vit presque un nouveau départ ». « Les vitesses vont faire du yo-yo, poursuit Christian Dumard, consultant météo du Vendée Globe. Ils avancent, butent dans la molle, avancent à nouveau, butent encore… Il va y avoir beaucoup de changements de rythmes, des manœuvres, la journée sera stressante à coup sûr ». Louis Burton (Bureau Vallée) ne dit pas autre chose : « c’est le ciel qui décide de notre sort, il faut profiter de chaque risée ».
Pour bien comprendre la situation, il convient de diviser la tête de flotte en trois groupes : les audacieux de l’Est, les fonceurs de l’Ouest et les partisans du milieu. Les audacieux de l’Est, ce sont Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-lux) suivi par Conrad Colman (MS Amlin). Cette stratégie audacieuse a permis au Roi Jean de prendre les commandes de la course la nuit dernière. « Qui ne tente rien n’a rien » disait-il hier. Au fil de la journée, Jean semblait bénéficier de conditions plus légères, ce qui l’a obligé à refaire une route plus Ouest. « Bien sûr qu’on regarde l’option de Jean, ça va être intéressant de voir s’il s’en sort », confiait ce matin Giancarlo Pedote (Prysmian).
« J’ai eu la chance d’avoir un couloir de vent au centre qui m’a permis de revenir sur les autres, sourit le skipper italien. Après, rien n’est joué, on ne sait pas encore si l’option Ouest va s’avérer plus payante »
Giancarlo Pedote
PRYSMIAN
Le skipper, qui fait partie des “partisans du milieu”, était leader hier soir, une grande première pour un skipper italien au Vendée Globe « J’ai eu la chance d’avoir un couloir de vent au centre qui m’a permis de revenir sur les autres, sourit le skipper italien. Après, rien n’est joué, on ne sait pas encore si l’option Ouest va s’avérer plus payante ». À ses trousses, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) veut croire à la pertinence de cette route. Lui qui explique être « arrivé là où le vent m’a mené » assure « que ça devrait passer entre ma position et l’Ouest de la flotte ».
D’où une question qui revient avec insistance : et si l’herbe était plus verte à l’Ouest ? Thomas Ruyant (VULNERABLE), le plus à l’Ouest de la flotte, accélère progressivement au fil de la journée : il est passé de 11 à 16 nœuds de moyenne. Certes, le Nordiste est actuellement 30e mais son choix pourrait s’avérer payant. Derrière lui, ils sont nombreux à tabler sur la même option. C’est le cas pour Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) ou encore Jérémie Beyou (Charal) qui pointent à 30 milles de Thomas Ruyant. Parmi eux, il y a aussi Louis Burton (Bureau Vallée) : « là c’est à nouveau une sacrée régate ! » La crainte pour tous : que ceux qui arrivent à passer cette zone de molle puissent creuser un premier écart avec le reste de la flotte et prendre ainsi l’avantage.
« J’ai une envie féroce de revenir encore plus fort, de finir et de bien finir le Vendée Globe 2028 ».
Maxime
Sorel
V AND B – MONBANA – MAYENNE
Quoi qu’il en soit, le ralentissement général profite à Jingkun Xu (Singchain Team Haikou, 38e). Fortement distancé ces derniers jours, le skipper chinois a repris près de 200 milles à la tête de flotte. Il bénéficie de bonnes conditions (15 nœuds de vent, moins de 2 mètres de houle) et pointe à 260 milles des leaders. Plus loin, Szabolcs Weöres (New Europe, 39e), sort progressivement de la forte dépression. Maxime Sorel, de son côté, a pris le temps de se confier au lendemain de son abandon. Il a expliqué souffrir d’une « rupture partielle du ligament externe » et devrait rentrer en France dès demain. Surtout, le Cancalais donne rendez-vous pour la prochaine édition : « j’ai une envie féroce de revenir encore plus fort, de finir et de bien finir le Vendée Globe 2028 ».
Dans le reste de la flotte, si ralenti dans ces zones de molle, l’humeur est parfois légère. Les marins font tout pour garder le sourire… Ou le provoquer. C’est le cas chez Giancarlo Pedote, en pleine interview : « si j’ai l’air reposé, c’est parce que je mets un masque à chaque vacation. Je ne peux pas en dire plus, il est préparé par les services secrets italiens ». Romain Attanasio aussi a faire rire son monde dans une vidéo. Côte à côte avec Violette Dorange, il explique : « attend moi Violette ! Regarde j’ai deux brosses à dents… Une violette et une orange » Louis Burton s’amuse lui aussi alors qu’il est bord à bord avec Jérémie Beyou (Charal) : « je vais peut-être m’acheter une côte de bœuf ». Sébastien Simon, lui, s’est offert un de ses derniers petits déjeuners avec des œufs et du jambon vendéen. Le mot de la fin pour Antoine Cornic (Human Immobilier) qui a un temps été accompagné par des dauphins. Invité du Vendée Live, il en parle avec le regard d’un homme heureux : « c’était magique. C’est ce genre de moments qui nous remplissent de joie ».
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
(avec communication)