Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. Classement Mardi 12 nov 2024 à 7h. Découvrez les 6 leaders sur la carte du tour du monde
Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. Mardi 12 nov 2024 à 7h.
Découvrez les 6 leaders sur la carte du tour du monde
Les Sables-d’Olonne Vendée Globe. Mardi 12 nov 2024 à 7h.
1) – Charlie Dalin (Macif)
2) – Sam Goodchild (Vulnerable)
3) – Yoann Richomme (Paprec Arkéa)
4) – Thomas Ruyant (Vulnérable)
5) – Sébastien Simon (Groupe Dubreuil)
6) – Jérémie Beyou (Charal)
mardi 12 novembre 2024
On les avait quittés en fin de journée encore relativement bien rangés, dans un peloton compact à vitesse grand V.
On les retrouve au petit matin, éparpillés façon puzzle par le casse-tête nocturne imposé par un Cap Finisterre à la hauteur de sa réputation : venté, houleux, et encombré façon périph’ à l’heure de pointe.
Certes le Cap Finisterre n’est pas au niveau de Bonne Espérance, Leeuwin ou le Horn, mais la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique sait se défendre en matière de pénibilité !
Si pour les néophytes ou les dilettantistes de Virtual Regatta, il est souvent le premier (et le dernier) obstacle sur lequel se fracasser, il constitue aussi une embûche de taille pour les 40 marins du Vendée Globe.
627 mètres précisément, la hauteur du Monte Pindo, le point culminant de cet ensemble de falaises de granite qui vient se baigner les pieds dans l’océan Atlantique, et fait accélérer et changer de direction un vent déjà souvent soutenu, chamboule la houle, et cueille souvent à froid les marins qui le longent.
Or le longer, ils y sont souvent bien obligés !
Car depuis 1993, à 18 milles (28 km) des côtes, a été créé un dispositif de séparation de trafic – “DST” -i pour organiser cette zone de navigation très fréquentée.
Seuls les nombreux cargos sont autorisés à y pénétrer !
Autant dire que les skippers du Vendée Globe ont pris le temps de cogiter face à cette première difficulté !
« J’aime ces conditions où l’humain est meilleur à la barre que le pilote automatique, et où l’on cherche le vent avec les yeux et non avec les fichiers météo, racontait ainsi le skipper hongrois Szabolcs Weöres (New Europe). Le Cap Finisterre est toujours délicat, il semble que nous puissions avoir plus de 30 nœuds, il faut donc s’y préparer ! Je vais réduire la surface de voile et je veux être sûr de pouvoir faire une manœuvre à tout moment. »
L’intérieur privilégié
Et choisir son camp ! Car cette nuit, tous ont dû trancher :
– passer “à l’intérieur” du DST, au plus près des côtes pour raccourcir la route, jouer la courbure du vent, mais s’obliger à beaucoup de manœuvres pour rester dans cette étroite bande de mer, partagée en outre avec des plaisanciers et pêcheurs qui ne se soucient pas forcément autant qu’eux d’éviter les collisions.
– Ou opter pour un passage à l’Ouest du DST, ce qui rallonge la route mais en évite bien des désagréments ! Le tout bien sûr, avec un premier coup de vent soutenu, imposant un éreintant changement de voile !
Résultat des jeux ? L’intérieur du DST a remporté les faveurs du gros de flotte de ce dixième Vendée Globe, à commencer par le leader, Charlie Dalin (MACIF santé prévoyance), ses dauphins directs, Sam Goodchild (VULNERABLE), Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) ou encore Jérémie Beyou (Charal)), et le chapelet de poursuivants à leurs trousses.
Et ils n’ont pas été déçus du voyage, à l’image de Sébastien Marsset, qui nous racontait depuis le siège de veille de son IMOCA FOUSSIER :
« Ça me paraissait très simple de passer dans le Sud du DST, et ça s’est avéré plus compliqué que ce que je pensais ! Des zones très rafaleuses, et surtout des zones sans vent pas forcément là où on les attendait ! On est en train de quitter la côte, la mer est un peu formée, c’est pas facile de trouver la bonne vitesse pour le bateau et d’être stable surtout, on a entre 26 et 36 nœuds de vent ! Pour tout vous dire, je viens juste de faire un gros départ au tas. J’essaie de sortir de là avec pas de casse, c’est comme ça que je l’aborde ! »
L’extérieur « un peu plus en contrôle »
Mais dans toute partie rondement menée, il faut bien quelques joueurs pour se démarquer !
A commencer par Yannick Bestaven (Maître CoQ V), qui a quitté le top 5 pour faire cavalier seul à l’extérieur du DST. Si le vainqueur en titre du Vendée Globe a perdu quatre places et quelques milles dans l’opération, il a néanmoins épargné peut-être un peu plus sa monture et son organisme, ce qui n’est jamais une idée complètement farfelue dans un marathon du genre !
Derrière, plusieurs bateaux lui ont d’ailleurs emboîté le pas, à l’image de Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer), Romain Attanasio (Fortinet – Best Western), ou encore, sur une option bien plus au large, Nicolas Lunven (HOLCIM – PRB) et la Suissesse Justine Mettraux (TeamWork-Team Snef), qui expliquait à l’aube :
« On est dans l’ambiance 25-30 nœuds de vent au portant, depuis l’approche du Cap Finisterre. J’ai choisi de faire une route extérieure du DST pour faire une trajectoire un peu plus simple, un peu plus en contrôle parce qu’au moment où on passait c’était vraiment déjà assez fort dans le corridor sous le cap Finisterre. Normalement, on devrait pas beaucoup perdre sur la route optimale, on fera les comptes dans 24 heures, mais ça ne devrait pas faire de gros écarts ! »
Le pronostic de la navigatrice, bizuth du Vendée Globe mais solidement expérimentée, sera-t-il confirmé ? Une chose est sûre, il ne faudra pas traîner dans la descente du Portugal, car les partisans de l’intérieur, même usés par plus de manœuvres nocturnes, ne semblaient pas montrer de signes de ralentissement, à commencer par le premier au classement depuis plus de 24 heures, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance).
Devant son début de course parfaitement exécuté, le double vainqueur du Vendée Globe, Michel Desjoyeaux, s’amusait d’ailleurs : « Si Ariane Espace cherche un nom pour leur fusée, ils peuvent l’appeler Dalin ! »
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
(avec communication)
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lundi 11 novembre 2024
Deux options et une prudence de mise
Les skippers aborderont également le passage du DST (dispositif de séparation du trafic que les marins ne peuvent traverser).
Deux options s’offrent à eux :
– passer à l’Ouest du DST ou à l’Est, cette seconde option étant plus périlleuse puisqu’elle longe les côtes.
TOUTE LA TÊTE DE COURSE A CHOISI DE PASSER À L’EST DE LA DST
Ainsi, Macif, Groupe Dubreuil, Vulnerable, Charal, Paprec Arkéa ont déjà fait ce choix.
Le choix de Justine Mettraux, Thomas Ruyant et Yannick Bestaven semble encore incertain.
– « En faisant attention, je pense qu’on peut passer entre la terre et le DST », sourit Denis Van Weynbergh.
– Ce matin aux vacations, Sam Goodchild assurait aussi « ne pas avoir décidé » de l’option qu’il prendrait. « Le passage du cap Finisterre sera sensible, poursuit le Britannique. Ce ne sera pas très long mais le vent va être plus fort. Il va falloir s’assurer de rester dans la régate sans faire de bêtise ».
– Pour se préserver, Violette Dorange (Devenir) a décidé d’affaler son spi dès que le vent a atteint une vingtaine de nœuds. « Ça me permet d’être un peu plus “safe”, confie la benjamine de cette 10e édition. Je me méfie du vent du cap Finisterre qui peut rentrer très très fort, surtout en début de course ». Ensuite, la descente de l’Atlantique va continuer et la régate aussi.
– « Les routes convergent, il devrait y avoir peu d’écart entre les bateaux », analyse Basile Rochut. De quoi promettre une sacrée bataille !
Nuit du dim 10 au lundi 11 novembre 2024 (Empennages)
Surtout, il faut redoubler de vigilance quand les bateaux se croisent.
« On est très proches les uns des autres, il y a eu des croisements super chauds dans la nuit », a confié Samantha Davies (Initiatives-Coeur).
Néammoins, es skippers ont pu prendre le temps d’apprécier le spectacle au fil de cette première soirée puis d’une nuit paisible et douce.
– Nicolas Lunven (Holcim-PRB) a photographié la lune qui se reflète dans l’un de ses foils.
– Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) assure qu’il y avait « encore un peu de magie ».
– « C’est une nuit spectaculaire et claire avec la lumière des bateaux au loin », décrit Pip Hare (Medallia).
– « On progresse au portant, c’est assez incroyable à cette période-là de l’année », a souligné Antoine Cornic (HUMAN Immobilier).
Nuit à venir du lundi 11 novembre au mardi 12 novembre 2024
Les petits pépins
Les conditions précédents ont permis de résoudre facilement les petits pépins que certains ont eu à affronter : – Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) a fait face à un problème de vérin de quille ;
– Conrad Colman (MS Amlin) – dont le départ avait été retardé – a eu un blackout électronique ;
– Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne) a quant à lui dû poser un patch sur son grand gennaker (sa grande voile d’avant), qui s’était déchiré.
– Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group) a manqué un empannage ce qui l’a obligé à « une manœuvre un peu rock’n’roll »
– et Benjamin Ferré a dû choquer son spi en pleine vacation alors qu’il partait au tas (NDLR : un écart de route involontaire où le bateau se couche).
Une 2e nuit qui focalise toutes les attentions
Ce lundi, tous ont pris le temps de bien étudier les fichiers météos. La prochaine nuit sera en effet bien moins paisible à l’abord du Cap Finisterre, la pointe nord-ouest de l’Espagne :
« C’est la première zone sportive de la course » souligne Basile Rochut, consultant météo du Vendée Globe.
« Au moment de son passage, le vent sera fort avec 30 nœuds de vent et des rafales à 40 nœuds ».
La nuit risque d’être mouvementée pour la flotte, d’autant que le vent devrait continuer à se renforcer.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais