Les Sables-d’Olonne Vendée. Orphelins de La Voile blanche ils se sont réunis pour un dîner en commun sur la Grande plage
Les Sables-d’Olonne Vendée. Orphelins de La Voile blanche ils se sont réunis pour un dîner en commun sur la Grande plage
Depuis la promenade du Remblai, on aurait pu penser à un groupuscule subversif. Mais en fait, pas du tout.
Ce n’était qu’un groupe d’environ 50 personnes* qui se réunissait pour un dîner sablonneux sur la plage des Sables-d’Olonne, en ce lundi 29 juillet 2024. En tenue blanche, comme il est de bon ton de le faire à Saint-Tropez.
Orphelins de la Voile blanche
Ils ont tous un point commun ; ils se sentent orphelins de la Voile blanche, ce restaurant de plage qui était situé à quelques encâblures du contrebas de la place du palais de Justice. Un restaurant où ils allaient de temps en temps et qui faisait visuellement partie de leur environnement.
Le restaurant a été déplacé
Depuis une forte tempête estivale qui a rafraîchi quelques gérants d’établissements dont une partie du matériel fut endommagé, le restaurant de La Voile blanche n’est plus tel qu’il était autrefois ; il a été vendu et les conciliabules entre les propriétaires et la mairie des Sables-d’Olonne ont entraîné son déplacement en un autre lieu de la plage, face à la boulangerie Roger Sicard, Promenade Georges Clemenceau.
Et cela malgré des discussions avec des représentants des baigneurs, estivants, habitants qui souhaitaient son maintien sur le même lieu. « Discussions vaines et amertume », disent-ils aujourd’hui.
(* Note : ils étaient 50 pour le dîner, mais sont bien plus nombreux à regretter le déplacement du restaurant.
La position d’un grand nombre est que l’emplacement pouvait subsister ; la mairie a elle considéré qu’il était nécessaire de le déplacer, le précédent lieu étant de plus en plus attaqué lors des fortes marées).
Ce dîner avait vocation à réunir tous ceux qui avaient plus ou moins les mêmes souvenirs et qui souhaitaient se revoir, qu’ils soient régulièrement sur la portion de plage considérée ou dans le quartier du passage qui lui fait face.
La météo fut particulièrement clémente pour ce genre de réunion pique-nique et rappela aux uns et autres qu’il pouvait fort bien faire beau aux Sables-d’Olonne, un sentiment enfoui dans la mémoire depuis quelques mois.
L’environnement sera-t-il bouleversé ?
Le coordonnateur de la soirée (Jacques Bille, avec l’aide de Jean-Michel Joncheray) avait préparé un discours tout en alexandrins. Nous avons eu l’occasion de le lire et il faut reconnaître que sa construction mérite les éloges.
Sur le contenu, nous avons surtout retenu que certains s’inquiétaient du devenir de cette portion de plage depuis la disparition de la Voile blanche. L’environnement général et les flux passagers en seront-ils bouleversés ?
En attendant, on notera que cette réunion « champêtre » avait de l’allure, qu’il n’y eût aucune invective jusqu’à la fin du repas… mais au contraire une sympathique bonhommie montrant un plaisir certain de se retrouver et de goûter des mets préparés de qualité.
Souvenirs estivaux
Tous étaient fort contents de se retrouver sur ce sable, cette plage sablaise qu’ils adorent comme étant la leur, celle de leur bonheur et de leurs souvenirs.
Et même s’ils leurs arrivent de voyager, quel bonheur de revenir en ce lieu ou d’y vivre, comme l’écrit si bien Joachim du Bellay dans « Les Regrets » :
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
(…)
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
(…)
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province et beaucoup davantage?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine:
Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine«
Préservation visuelle
Certains osaient tirer des plans sur la comète en faisant la promesse de se retrouver l’année prochaine en ce lieu adoré pour un nouveau dîner.
Pour ce qui nous concerne, nous avons fait la promesse de ne revenir sur le terrain les prochaines années qu’à la seule condition qu’il n’y ait pas d’éoliennes cachant le paysage sacré de la baie des Sables-d’Olonne….
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
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