Coup de filet sur les trafiquants de civelles L’Office français de la biodiversité (OFB) et la gendarmerie nationale ont interpellé une équipe de trafiquants de civelles qui sévissaient en Vendée, en Loire-Atlantique et en Charente-Maritime. Le trafic de l'anguille européenne et de son alevin la civelle, est l'une des causes de la baisse de 75% de sa population en trente ans. Classée en danger critique d’extinction, l'exportation de cette espèce, hors de l'Union européenne, est interdite depuis 2010. La valeur annuelle estimée du trafic illégal est estimée à plusieurs milliards d'euros. Les civelles sont très prisées car le kilo se négocie entre 250 et 500 euros en France et jusqu'à 5 000 euros en Asie. Le braconnage est la source principale d’alimentation de ce trafic lucratif. La façade atlantique des Pays de la Loire est particulièrement visée par ces actes de braconnage. Dans ce contexte, dès le début de l’année 2023, des observations de terrain ont permis aux inspecteurs de l’environnement du service départemental de Vendée d’initier un travail d’enquête minutieux. Sous l’autorité du procureur de la République de la Roche sur Yon, l’enquête a rapidement associé les services de la gendarmerie nationale et particulièrement la brigade des recherches de La Roche-sur-Yon. Les investigations ont permis d’identifier différents sites de braconnage, plusieurs lieux des stockages d’alevins et de mettre à jour un réseau illégal organisé composé de plusieurs individus non apparentés à la filière professionnelle. Cette enquête a été menée afin d’identifier les principaux acteurs des faits de braconnage et de quantifier le trafic. Aux côtés de la gendarmerie nationale, elles ont associé plusieurs services de l’OFB, dont l’unité spécialisée sur les migrateurs et les brigades mobiles d’intervention. Ce mercredi 3 avril 2024, des perquisitions ont été réalisées afin d’appréhender les acteurs et le produit de leurs méfaits. Trois sites, répartis sur les communes de Bouguenais, Saint Aignan de Grand-Lieu et des Herbiers, ont été perquisitionnés par 44 agents de l’Office Français de la Biodiversité, 50 militaires de la gendarmerie nationale des groupements 44 et 85 renforcés par un escadron de 70 gendarmes mobiles de Drancy. Ces opérations ont permis d’appréhender 3 auteurs qui ont été placés en garde à vue et de saisir 230 kg de civelles d’une valeur marchande d’environ 70 000€ et 17 000€ d’argent liquide. Du matériel de pêche et de stockage de civelle a aussi été saisi. Les alvins d’anguille ont été remis dans leur milieu naturel à proximité des sites de stockage. Les mis en cause risquent une peine de 7 ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende ainsi que la confiscation du matériel et du produit direct et indirect de l’infraction. Préfecture de la Vendée Note: Établissement public de l’État créé le 1er janvier 2020, l’Office français de la biodiversité est placé sous la tutelle des ministres chargés de l'environnement et de l'agriculture. Il a pour missions la surveillance, la préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité terrestre, aquatique et marine, ainsi que la gestion équilibrée et durable de l’eau, dans l’Hexagone et les Outre-mer. Il est chargé de développer la connaissance scientifique et technique des espèces, des milieux et de leurs usages, de surveiller et contrôler les atteintes à l’environnement, de gérer des espaces protégés, d’appuyer la mise en oeuvre des politiques publiques et de mobiliser l'ensemble de la société, acteurs socio-économiques comme citoyens.