La vie estivale au quotidien aux Sables d’Olonne n’est pas toujours sereine. Il y a beaucoup de monde et donc les petits délits et dégradations se font jour. Les commerçants protestent, les uns pour des tentes déchirées, les autres pour des terrasses dégradées durant la nuit, et cela malgré les rondes de vigiles.
Mais est-ce l’apanage des Sables d’Olonne et la résultante d’une éducation laxiste ?? Nos reporters ont plongé leur loupe dans les archives sablaises. Nul besoin d’aller loin ! Au hasard a été choisie l’année 1959, bien avant la mythique année 1968 dont on dit qu’elle a mené à la dépravation de la jeunesse.
Et au bout de quelques pages à peine, voici ce que l’on peut lire :
– A La Chaume, chez M. Henri Rocher, 56 ans, ouvrier à l’usine de conserves Basset et demeurant 107 rue du Dr Canteteau, une somme de 8000F qui se trouvait dans un tiroir a été dérobée.
– Au Camp de la Pironnière, tandis qu’ils étaient en promenade en forêt, MM. Yves Stephan, 29 ans et André Collineau, 18 ans, demeurant à Chemillé ont été les victimes d’un vol. 14.000F ont disparu de leur portefeuille.
– S’introduisant dans l’appartement de Mme Ferschneider, 29 ans, au troisième étage de l’ancien Hôtel de la Plage, un cambrioleur s’est emparé de 32.000F.
– Dans un bar sur la plage, un appareil photographique appartenant à M. Joseph Guerchon, 27 ans, de Lyon, a été dérobé.
– Un poste de radio qui se trouvait à bord de la voiture de Mlle Ginette Saint-Paul, 28 ans, demeurant à Toulouse, a été volé de nuit, sur les quais.
– Place Maraud, à La Chaume, la remorque de cyclomoteur de Mme Madeleine Tesson, demeurant même place, a disparu.
– S’introduisant de nuit dans la voiture de M. Bellkora Abdalla, domicilié à Rabat, et qui était en stationnement près du Moulin des Genêts, des vêtements d’homme et de femme ont été emportés.
– Ayant laissé dans leur voiture un portefeuille contenant 50.000F et trois valises de vêtements, ceux-ci évalués une une cinquantaine de mille francs, des estivants de Revin (Ardennes) dormaient tranquillement sous leur tente. A leu réveil, ils eurent la désagréable surprise de constater que l’argent et les valises avaient disparu. Ils n’avaient entendu aucun bruit pendant la nuit.
– Vols de voitures : dans la nuit de jeudi à vendredi, la voiture appartenant à M. Grolleau, demeurant 40 rue Félix-Faure, a été dérobée. Elle contenait une dizaine de litres d’essence.
– Au début de l’après-midi, on retrouvait près de cayola, une voiture abandonnée et qui avait été dérobée la veille à Arnage, près du Mans. Elle appartenait à M. Jean Dussol, demeurant en cette ville. Il n’y avait plus une goutte d’essence dans le réservoir. Il semble que les voleurs du Mans étaient ceux de la voiture de M. Grolleau. Cette dernière aurait été repérée peu après à Fouras (Chte-Maritime).
On pourrait en insérer ainsi des pages et des pages ! Et ce serait à l’identique dans les autres stations balnéaires.
Cela bien sûr n’excuse pas les dégradations actuelles ni les délits divers quotidiens contre lesquels il serait bien de trouver une solution pour rassurer les commerçants saisonniers.
Il s’agit juste de mettre en lumière le fait que tous les phénomènes dénoncés aujourd’hui ont toujours existé, partout et dans tous les lieux de villégiature, et qu’il n’est donc pas légitime de coller soudainement une étiquette d’insécurité à la seule station des Sables d’Olonne.
(voir les articles de presse ci-dessous : ©Le Journal des Sables 1959)
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais