Talmont-St-Hilaire Jard-sur-Mer Le Veillon Vendée. Havre du Payré : des reconnaissances ou projets de labels qui s’éternisent… (Réd. les Sables-d’Olonne)

23 août 2024

Plage du Veillon proche du Havre du Payré - Talmont-Saint-Hilaire

Talmont-St-Hilaire Jard-sur-Mer Le Veillon Vendée. Havre du Payré : des reconnaissances ou projets de labels qui s’éternisent..
(à découvrir aussi l’exemple d’enquête du Passage du Gois)

Le Passage du Gois
Le Gois est un passage submersible de 4,150 kms, entre Noirmoutier et le continent, unique au monde par son originalité et sa longueur. Il reçoit jusqu’à 4000 véhicules par jour.

Tourisme, patrimoine, mise en valeur, besoins financiers pour des réhabilitations, défense d’un territoire etc… ils sont nombreux les arguments qui amènent des élus à vouloir inscrire au Patrimoine ou labelliser des bâtiments, des territoires ou des chefs d’oeuvre culturels.

Mais la route est longue, beaucoup trop longue, comme on sait le faire en France…

Prenons l’exemple du célèbre et mythique Passage du Gois en Vendée.
1942 – La première reconnaisance eût lieu le 11 juillet 1942 ; le Passage du Gois avait alors été inscrit à l’Inventaire des sites et monuments naturels du département de la Vendée.
2017 – Puis, il fallut attendre l’année 2017 pour une autre mise en lumière : le 4 novembre 2017, l’ensemble paysager formé par le Passage du Gois, l’île de la Crosnière et le polder de Sébastopol a été inscrit comme « Site d’intérêt National et Patrimonial ».

(Notes :
« Les sites patrimoniaux remarquables sont « les villes, villages ou quartiers dont la conservation, la restauration, la réhabilitation ou la mise en valeur présente, au point de vue historique, architectural, archéologique, artistique ou paysager, un intérêt public. »
Le dispositif permet d’identifier clairement les enjeux patrimoniaux sur un même territoire. Ces enjeux sont retranscrits dans un plan de gestion du territoire qui peut prendre deux formes :
– soit un plan de sauvegarde et de mise en valeur (document d’urbanisme)
– soit un plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine (servitude d’utilité publique).

Les sites patrimoniaux remarquables se substituent aux anciens dispositifs de protection :
– secteurs sauvegardés, zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP).
Ces derniers ont été automatiquement transformés par la loi en sites patrimoniaux remarquables.

Le nombre de sites patrimoniaux remarquables est passé de 412 en l’an 2000 à 964 en 2022 (Sources : Drac), dont 82 en Pays de la Loire.)

Enquête du département de la Vendée sur le Passage du Gois
septembre 2019 – Une enquête fut lancée sur le Passage du Gois ; l’objectif était de permettre d’envisager les meilleures conditions d’accueil des visiteurs, de concilier les différents usages du Gois tout en préservant l’environnement et le paysage.
Egalement de connaître le nombre de personnes empruntant le Gois, les modes de déplacements (vélos, voitures etc…) ainsi que les attentes que pourraient avoir les touristes et les Vendéens sur d’éventuels aménagements.
L’enquête comprenait 27 questions sur :
– trajets, résidences, durée, marées, usages (pêche, marche, coquillages etc…), moyens de transports, accès, panneaux d’information, services, séjours.
L’étude porta également sur les parkings, les embouteillages et les conflits d’usages (amateurs / professionnels).

Une démarche vers le label « Grand site de France »
Derrière ces questionnements très légitimes pour l’amélioration du site du Passage du Gois, il y avait aussi, semble-t-il, la volonté d’avancer vers une démarche d’obtention du label « Grand Site de France ».
Une enquête apportant un certain nombre d’éléments pouvant servir pour le dépôt du dossier d’obtention du label « Grand site de France ».

La démarche pour le Label : l’exemple du Havre du Payré
Une démarche connue par le département puisque déjà initiée pour un autre site vendéen, Le Havre du Payré (Talmont-St-Hilaire / Le Veillon).
Un territoire de 2800 hectares « concentrant des paysages très divers : marais, forêt, dune, côte rocheuse, une biodiversité très riche avec de nombreuses espèces protégées : cynoglosse des dunes, libellule, crapaud, loutre d’Europe… des spécificités géologiques exceptionnelles puisque ce site est le point de rencontre entre le massif armoricain et le bassin aquitain, un patrimoine historique remarquable : traces de pattes de dinosaures du Veillon, château de Talmont, abbaye royale de Lieu Dieu, le manoir du Veillon… des activités humaines qui ont façonné les paysages : ostréiculture, aquaculture, élevage, tourisme… »

Reste que la démarche s’éternise…!
C’est en effet en septembre 2014 – il y a 10 ans – que la démarche de classement du Havre du Payré, en tant que « Grand Site de France » a été initiée par les communes de Talmont-Saint-Hilaire et de Jard-sur-Mer et du Conseil Départemental de la Vendée en engageant une étude de préservation et de mise en valeur du site naturel du Payré. S’en est suivie une visite de la chargée de mission Grands Sites en juillet 2015.
Depuis, le site a été considéré au Printemps 2017 comme « éligible ».
Le Département de la Vendée a alors été chargé de rédiger et de déposer dans un délai de 12 à 18 mois le dossier « Opération Grand Site » auprès de la Commission Nationale de la nature, des sites et des paysages.

Mars 2017 – Présentation du projet Le Havre du Payré lors de l’égibilité « Grand Site de France » – Au centre Yves Auvinet qui était alors Président du Conseil départemental de la Vendée.

© Photo : Le Reporter sablais

20 décembre 2019 – Le Président du Conseil départemental de la Vendée, Yves Auvinet, et le Préfet de la Vendée, Benoît Brocart, avaient lancé le top départ d’une démarche qui devait conduire le site du Havre du Payré vers une reconnaissance « Grand Site de France ».

L’année 2020 devait être consacrée à l’analyse de la fréquentation du site sur les 4 saisons de l’année pour déterminer quels étaient les visiteurs du Havre du Payré, connaître leur nombre tout au long de l’année.
A la suite de cette analyse un plan d’actions adapté aux besoins devait être être élaboré, ainsi qu’un véritable projet de territoire en concertation avec les habitants et les acteurs. Sont prévus, notamment, un accueil adapté pour les touristes et des aménagements spécifiques absolument nécessaires intégrant la protection des paysages d’exception et sa biodiversité.

Vingt qui ne sont que des sites d’exception dont le Pont du Gard, la Pointe du Raz, le Marais poitevin, les caps Blanc-Nez et Gris-Nez, la Baie de Somme, la Camargue gardoise, le Cirque de Navacelles, les Iles sanguinaires (Corse), le Cap d’Erquy-Cap Fréhel, les Gorges du Tarn etc…

(MARAIS POITEVIN : En Pays-de-la -Loire, après son obtention en 2010, le label Grand Site de France fut de nouveau attribué, en 2018, au Parc naturel régional du Marais poitevin après avis favorable et unanime de la Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages (CSSPP) en octobre 2017 et à laquelle siégeait la DREAL aux côtés des représentants du parc naturel régional (PNR).

Carte des sites labellisés (choisir dans le dérouleur « Sites labellisés » ):
20 sites sont actuellement en 2024 labellisés :
https://www.grandsitedefrance.com/membres

(Notes :
« Le label Grand Site de France a été créé par l’Etat pour reconnaître la qualité de la gestion de ces paysages protégés, conforme à l’esprit des lieux et aux principes du développement durable.
Il s’agit d’un label décerné par le ministère chargé de l’Ecologie, qui vise à promouvoir la bonne conservation et la mise en valeur des sites naturels classés français de grande notoriété et de très forte fréquentation.

Ce label est sélectif et exigeant. Il est attribué pour une durée de 8 ans, après avis de la Commission supérieure des sites, perspectives et paysages, et du Réseau des Grands Sites de France.

« Le label Grand Site de France peut être attribué par le ministre chargé des sites à un site classé de grande notoriété et de forte fréquentation. L’attribution du label est subordonnée à la mise en oeuvre d’un projet de préservation, de gestion et de mise en valeur du site, répondant aux principes du développement durable. Le périmètre du territoire concerné par le label peut comprendre d’autres communes que celles incluant le site classé, dès lors qu’elles participent au projet.
Ce label est attribué, à sa demande, à une collectivité territoriale, un établissement public, un syndicat mixte ou un organisme de gestion regroupant notamment les collectivités territoriales concernées. »)

PASSAGE DU GOIS

Toujours des conducteurs voulant braver la marée montante !
Chaque année, une trentaine d’interventions sont réalisées par les Sapeurs-Pompiers.
Le seul créneau possible est 1h30 avant la basse mer, jusqu’à 1h30 après celle-ci.

Une voiture prisonnière du Gois de Noirmoutier (Vendée)
© Le Reporter sablais

Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco
Depuis 2017, des informations laissaient envisager une possible volonté du département de la Vendée de se lancer pour le Passage du Gois, après l’obtention en 2017 de l’inscription comme « Site d’intérêt National et Patrimonial », vers une demande d’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

– De 1979 à 2024, ce sont 54 biens français qui ont été inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

Pour l’instant, rien n’est en vue…à ce sujet pour la Vendée puisqu’en avril 2024, la dernière soumission à l’Unesco par la France a concerné « Les Enclos paroissiaux du Finistère ».

Unesco Patrimoine mondial – Liste soumise par la France au fil du temps :
https://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/?action=listtentative&state=fr&order=states

Ce qui est sûr, c’est que le Passage du Gois a tous les atouts pour obtenir d’autres reconnaissances. On se souvient tous du passage du Tour de France cycliste sur cette route submersible !
Une meilleure gestion du site et des parkings, une prise en compte des mobilités, du tourisme, et de bien d’autres éléments paraissent indispensables.
Encore faut-il, comme nous l’indiquons en titre, que les projets ne s’éternisent pas indéfiniment, même si – et nous en avons bien conscience – des études préalables sur l’intérêt d’une éventuelle labellisation, et des mises en place de l’organisation post-label sont indispensables et prennent forcément du temps.

Philippe Brossard-Lotz

Le Reporter sablais

lereportersablais@gmail.com