Maxime Verdier pour l’affiche Roland-Garros 2023
Chaque année depuis 1980, la Fédération Française de Tennis associe l’art contemporain au tournoi de Roland-Garros en confiant la réalisation de l’affiche à un artiste.
Roland-Garros se définit également par sa dimension culturelle et artistique, notamment à travers son affiche. Élément indissociable de l’identité du Grand Chelem français et signature picturale de chaque édition, cette oeuvre d’art reflète les histoires, les couleurs ou encore les formes emblématiques de cet événement majeur.
Avec l’aide de Fabrice Bousteau, rédacteur en chef de Beaux-Arts Magazine, trois artistes ont été préalablement sélectionnés.
Parmi les projets présentés, le comité de sélection de la FFT a retenu l’une des créations de Maxime Verdier.
En 2023, la FFT a donc choisi de confier la réalisation de l’affiche à ce jeune artiste français qui, à son tour, a su saisir et transposer l’âme de Roland-Garros.
Roland-Garros 2023 se déroulera du 22 mai au 11 juin 2023.
Âgé de 31 ans, Maxime Verdier, diplômé de l’Ecole supérieure d’art Le Havre-Rouen et de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, propose une oeuvre empreinte de poésie, intitulée « Terre d’étoiles », qui laisse place à l’imagination.
Avec son univers pictural et toute sa sensibilité, il exprime à travers ce dessin sa vision du Grand Chelem parisien.
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Une affiche onirique aux multiples lectures
Invité à passer une journée à Roland-Garros lors de l’édition 2022 du tournoi, Maxime Verdier a tout de suite été interpellé par l’engouement et la passion des spectateurs pour le tennis.
Un ressenti qui fait écho à ses souvenirs d’enfance et l’a guidé lors de la création de son oeuvre.
Empreinte de poésie et intitulée « Terre d’étoiles », cette affiche a la particularité d’être la première à avoir été réalisée intégralement au crayon de couleur, renforçant encore son atmosphère douce et onirique.
Cette affiche laisse une large place à l’imagination du public en offrant de multiples interprétations.
Sur un court, une jeune fille, raquette à la main, porte son regard vers l’horizon sous un ciel étoilé : cette silhouette au premier plan est-elle une championne rêvant de soulever la coupe Suzanne- Lenglen ou une jeune joueuse s’imaginant un jour fouler la terre battue de Roland-Garros ?
La temporalité de l’action est également subjective : s’agit-il de l’aube ou du crépuscule ?
L’artiste laisse cette question en suspens en mêlant astucieusement le jour et la nuit, clin d’oeil aux sessions de journée et de soirée qui rythment désormais le tournoi.
Maxime Verdier a choisi de mettre en lumière le court Philippe-Chatrier et le court Suzanne-Lenglen, dans une perspective singulière.
Il est d’ailleurs le premier artiste à souligner les lignes architecturales du court Central sur une affiche de Roland-Garros.
Les autres marqueurs forts du Grand Chelem parisien sont également présents : la terre battue au premier plan et les balles au coeur des étoiles qui scintillent dans le ciel de la Porte d’Auteuil. Une façon de rendre symboliquement hommage aux plus grands champions de tennis.
À travers cette affiche, Maxime Verdier nous livre un message passionné et souhaite montrer que l’on peut atteindre ses rêves à force de travail…
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BIOGRAPHIE DE MAXIME VERDIER
Maxime Verdier, jeune plasticien né en 1991 à Dieppe, passe toute son enfance en Normandie.
Après un baccalauréat littéraire, il intègre l’École supérieure d’art et design Le Havre-Rouen, dont il sera diplômé en 2015, puis l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris.
Il en sortira diplômé en 2017, avec les félicitations du jury.
Remarqué en 2019 lors de la 64e édition du Salon de Montrouge, Maxime Verdier a participé à de nombreuses expositions collectives en France.
En 2021, il est résident à la Drawing Factory, à Paris. Il vit à Paris et travaille dans un atelier collectif à Gennevilliers. Son oeuvre est l’incarnation en sculptures et en dessins d’un panel de souvenirs d’enfance, d’émotions, d’événements tout aussi marquants qu’anecdotiques.
Un travail tout en nuances, entre merveilleux et étrange, un peu comme des histoires magiques et fantastiques.
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Vidéo
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Interview
« Pouvez-vous nous parler de votre univers ?
Ma pratique est plurielle. Je fais du dessin, de la sculpture, de la peinture mais aussi des installa- tions (oeuvres d’art en trois dimensions). Mon tra- vail part généralement de petites histoires, d’anec- dotes, de moments particuliers. À partir de là, cette matière devient un espace de jeu auquel je viens ajou- ter de la fiction, de l’étrange, pour lui donner plus d’éclat, plus de force. »
Quels artistes vous ont influencé ?
« Il y a en a beaucoup. Parmi les artistes contemporains, Hélène Delprat ou Mike Kelley ont compté. Ils m’ont apporté une liberté dans mon travail, notamment par le fait de ne pas avoir peur d’aller soit dans le dessin, soit dans la sculpture ou même dans l’installation. Des fi- gures plus anciennes m’ont également marqué, comme Albrecht Dürer, Francisco de Goya ou Rembrandt. J’essaie de m’inspirer de plein d’artistes. De temps en temps, un petit élément sur un tableau vient résonner dans ma pratique et mon quotidien, cela suffit à nourrir mon travail. Je fais d’ailleurs parfois des clins d’œil à certaines œuvres. »
Comment est né ce projet d’affiche ?
« J’ai eu la chance en mai 2022 de faire la couverture de Beaux-Arts Magazine. Fabrice Bousteau, le direc- teur de la publication, qui propose les artistes pour la réalisation de l’affiche de Roland-Garros, a sou- haité que je sois l’un des trois présélectionnés. Une semaine après, j’étais à Roland-Garros, où j’ai pu discuter avec tous les membres de l’organisation, visiter les courts et certains lieux cachés du stade. J’ai ensuite travaillé d’arrache-pied pendant trois mois afin de proposer trois affiches. »
Quelles ont été vos sources d’inspiration dans la création de cette affiche ?
« Quand on m’a proposé de faire cette affiche, un souvenir m’est revenu. J’avais un ami au collège qui pratiquait beaucoup le tennis et regardait souvent Roland-Garros. Je ne tapais pas moi-même la balle, mais il m’a fait partager sa passion. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’y intéresser, à découvrir Nadal et Federer. Ce que je trouvais très beau, c’étaient les étoiles qu’il avait dans les yeux lorsqu’il parlait de ces joueurs. Cela a été ma pre- mière inspiration. Quand j’ai visité le stade, je me suis aussi rendu compte de la passion qui anime les gens amateurs de tennis. Je trouve que c’est beau à voir. Je pense qu’il y a peu de public dans le sport aussi passionné que celui du tennis. »
Comment interpréter cette affiche ?
« Cette jeune fille dans le stade qui regarde au loin les grands courts de Roland-Garros, je pense que c’est un peu la vision de ces jeunes dans les clubs qui rêvent de toucher cette terre étoilée de Roland-Garros et de faire partie de cette constellation de grands joueurs. Cela sous-tend aussi tout le travail qu’il doit y avoir der- rière pour devenir un joueur professionnel. Cette af- fiche montre que les rêves peuvent se réaliser, mais aussi toutes les étapes nécessaires pour y arriver. En fait, cela m’a beaucoup touché car j’ai trouvé qu’il y avait un beau parallèle avec la vie d’artiste : on doit se battre à chaque instant, pas forcément pour réussir mais pour montrer son travail et avoir des propositions d’exposition. »
Sur l’affiche, on voit à la fois les étoiles et le soleil : est-ce un clin d’œil aux sessions de journée et de soirée du tournoi ?
« Oui, car Roland-Garros a commencé à organiser des sessions de soirée, récemment. Il y a aussi un clin d’œil à ma terre natale, la Normandie. J’ai toujours été fasci- né par les ciels normands avec ces bleus profonds, ces jaunes, ces roses. D’ailleurs, on retrouve souvent des ciels assez bariolés dans mon travail. »
Pouvez-vous nous parler de la technique que vous avez utilisée pour cette affiche ?
« C’est une œuvre réalisée uniquement au crayon de couleur. Dans la technique du dessin, je viens appli- quer le crayon de manière très douce, avec un geste de rotation. J’essaie de faire disparaitre le trait au maximum pour avoir quelque chose d’extrêmement doux. Je fais le croquis au graphite, que je gomme ensuite. Je rajoute les couches de crayons de couleur petit à petit. Je commence généralement par les cou- leurs les plus claires et je viens ensuite ajouter des couleurs un peu plus franches, plus fortes. »
Qu’aimeriez que les gens ressentent en regardant votre œuvre ?
« Quand j’ai réalisé cette affiche, j’ai surtout pensé aux
enfants dans les clubs, avec l’idée de leur donner en- vie d’aller plus loin dans leur sport. »
Qu’est-ce que cela représente pour vous de réaliser cette affiche ?
« C’est un honneur pour un jeune artiste comme moi de
m’avoir proposé ce projet. J’ai eu beaucoup de plaisir à faire cette affiche. Tous les artistes rêvent de signer un jour l’affiche de Roland-Garros. C’est tout un pan de l’histoire de l’art et du tennis qui se retrouve dans les 44 affiches réalisées au fil des ans. Cela permet de voir les différents courants, les tendances, l’évolution dans la manière de représenter les choses, les cou- leurs utilisées… »
Liste des Affiches
1980 « Valerio Adami »
1981 « Eduardo Arroyo »
1982 « Jean-Michel Folon »
1983 « Vladimir Velickovic »
1984 « Gilles Aillaud »
1985 « Jacques Monory »
1986 « Jiri Kolar »
1987 « Gérard Titus-Carmel »
1988 « Pierre Alechinsky »
1989 « Nicola De Maria »
1990 « Claude Garache »
1991 « Joan Miró »
1992 « Jan Voss »
1993 « Jean Le Gac »
1994 « Ernest Pignon-Ernest »
1995 « Donald Lipski »
1996 « Jean-Michel Meurice »
1997 « Antonio Saura »
1998 « Hervé Télémaque »
1999 « Antonio Segui »
2000 « Antoni Tàpies »
2001 « Sean Scully »
2002 « Arman »
2003 « Jane Hammond »
2004 « Daniel Humair »
2005 « Jaume Plensa »
2006 « Günther Förg »
2007 « Kate Shepherd »
2008 « Arnulf Rainer »
2009 « Konrad Klapheck »
2010 « Nalini Malani »
2011 « Barthélémy Toguo »
2012 « Hervé Di Rosa »
2013 « David Nash »
2014 « Juan Uslé »
2015 « Du Zhenjun »
2016 « Marc Desgrandchamps »
2017 « Vik Muniz »
2018 « Fabienne Verdier »
2019 « José Maria Sicilia »
2020 « Pierre Seinturier »
2021 « Jean Claracq »
2022 « Louise Sartor »
2023 « Maxime Verdier »
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Au terme d’un processus de sélection, la FFT a choisi la jeune peintre figurative Louise Sartor pour concevoir celle illustrant le tournoi de Roland-Garros 2022, qui se déroulera du 16 mai au 5 juin 2022.
La Fédération Française de Tennis confie chaque année, depuis 1980, la réalisation de cette dernière à un artiste contemporain français ou étranger. Élément indissociable de l’identité du Grand Chelem français et emblème de chaque édition, cette œuvre d’art reflète les codes, les couleurs ou encore les formes caractéristiques de cet événement majeur.
Avec l’aide de Fabrice Bousteau, rédacteur en chef de Beaux Arts Magazine, trois artistes ont été préalablement sélectionnés. Parmi l’ensemble des projets présentés, le comité de sélection de la FFT a opté pour l’une des créations de Louise Sartor.
En 2022, la FFT a fait le choix de confier la réalisation de l’affiche à cette jeune artiste française qui, à son tour, a su saisir et transposer l’âme de Roland-Garros. Louise Sartor propose ainsi une œuvre expressive qui met en lumière les ramasseurs de balles, acteurs symboliques du tournoi parisien
Louise Sartor
Agée de 33 ans, Louise Sartor, diplômée de l’École des arts décoratifs de Paris et de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, a choisi de mettre en avant les ramasseurs de balles sur l’affiche de Roland-Garros 2022. Ces derniers l’avaient en effet particulièrement fascinée lorsqu’elle était venue assister à l’édition 2021 du tournoi.
Louise Sartor, artiste française née en 1988 à Paris, est diplômée de l’École des arts décoratifs de Paris et de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Après deux expositions individuelles remarquées à Paris en 2017 et Los Angeles en 2018, ainsi qu’une participation à la foire Art Basel Hong Kong en 2019, elle devient pensionnaire de la villa Médicis en 2019-2020.
Parallèlement, elle a participé à de nombreuses expositions collectives en France, à l’image de l’exposition «Voyage d’Hiver» au château de Versailles en 2017, ainsi qu’à l’étranger (États-Unis, Corée, Royaume-Uni, Allemagne, Norvège, Suisse…). Sa dernière exposition a débuté à Paris le 29 janvier dernier, à la galerie Crèvecœur.
Depuis 2020, elle réside et travaille à Treignac.
Influencée par Paul Cézanne, Claude Monet ou encore Piet Mondrian, Louise Sartor propose une peinture résolument figurative, exécutée en général en petit format, et de préférence sur des supports de récupération comme le carton ou le papier recyclé. À l’occasion, elle travaille également sur tablette, tout en précisant qu’il s’agit juste d’un carnet de croquis et qu’avec cet outil, elle dispose en toute situation d’un support et d’une palette de couleurs infinie. Elle se révèle être une véritable artiste millennial.
À ses débuts, Louise Sartor a beaucoup dessiné, principalement en noir et blanc. Sans pour autant abandonner les croquis, elle se consacre ensuite à la peinture et à la couleur en adoptant principalement les techniques à l’eau. Aujourd’hui, elle choisit de peindre le plus souvent à la gouache en proposant des mélanges audacieux. Une matière qu’elle a d’ailleurs utilisée de manière un peu sèche pour l’œuvre originale de cette affiche, en réalisant des effets frottés qui ont permis de donner de la densité et de la texture aux couleurs.
A travers cette peinture, elle exprime, avec son univers pictural et toute sa sensibilité, sa vision du Grand Chelem parisien.
Louise Sartor, deuxième artiste féminine française à réaliser l’affiche de Roland-Garros (après Fabienne Verdier, en 2018) propose pour ce millésime 2022 une affiche lumineuse mettant en scène un jeune ramasseur de balles. C’est d’ailleurs la première fois que les ramasseurs de balles figurent sur une affiche de Roland-Garros.
Louise Sartor met ainsi en avant des acteurs essentiels du Grand Chelem parisien qui offrent un spectacle à part entière. Aussi discrets qu’indispensables, ils proposent en effet un véritable ballet sur les courts en terre battue.
Invitée à passer une journée à Roland-Garros lors de l’édition 2021 pour goûter à l’ambiance unique du tournoi, Louise Sartor a su, le jour même de sa venue au stade, le sujet qu’elle souhaitait évoquer pour ce projet d’affiche. La jeune femme, fascinée par la précision gestuelle des mouvements des ramasseurs de balles et toute éblouie par leur chorégraphie parfaitement exécutée, a souhaité leur rendre hommage et mettre en valeur leur efficacité, leur concentration ainsi que leur habileté.
Sur cette affiche, elle a donc peint, à la gouache, un ramasseur de balles à genoux attendant près du filet la fin de l’échange avant d’entrer en scène. Renforcée par le jeu d’ombres du filet, l’intensité de la lumière du soleil printanier, si caractéristique de Roland-Garros, illumine la toile. Il en émane une chaleur aussi familière que réconfortante. À travers les couleurs choisies, l’artiste a su aussi retranscrire l’atmosphère si singulière du tournoi parisien.
AFFICHE OFFICIELLE RG 2022
© Photo: Christophe Guibbaud
CLICHÉ D’AMBIANCE
INTERVIEW DE L’ARTISTE VIDEO
INTERVIEW DE L’ARTISTE
(avec Communication Roland-Garros)
Comment avez-vous travaillé sur ce projet ?
Quand j’ai su que je faisais partie des artistes sélection- nés, j’ai eu des idées qui n’avaient rien à voir avec le ré- sultat final. Je pensais plutôt proposer une nature morte à partir d’objets emblématiques tels que des balles ou des raquettes. J’ai eu l’opportunité de visiter le stade et d’assister à quelques matchs. Je n’étais jamais venue à Roland-Garros, donc je suis arrivée avec un regard un peu innocent. Le tournoi est très visuel, à l’image de la terre battue, de la lumière, de la couleur des balles ou encore des mouvements. C’est une expérience esthé- tique assez forte et très riche en termes d’inspiration pour un peintre. Plein de choses m’ont frappée, mais assez vite, le sujet des ramasseurs de balles s’est im- posé à moi.
En quoi vous ont-ils inspirée ?
Les ramasseurs de balles m’ont tout de suite frappée car ils sont extrêmement présents. Même s’ils ne sont pas les principaux acteurs du tournoi, je ne voyais presque qu’eux. Je les ai trouvés aussi particulièrement touchants dans leur manière d’être investis en étant complètement anonymes. Ils sont impressionnants par leur niveau de concentration malgré leur jeune âge. Cela m’a rappelé ma propre préadolescence lorsque je dessinais et que j’étais aussi concentrée qu’eux. Mettre en lumière des acteurs du tournoi qui ne sont pas forcément les stars me plaisait également beaucoup. Plusieurs affiches font référence à des joueurs ou à des gestes de ceux-ci ; je trouvais intéressant de montrer qu’il faut égale- ment d’autres personnes pour qu’un match puisse avoir lieu. Parmi eux, ce sont donc les ramasseurs qui m’ont le plus fascinée. J’ai vu l’importance qu’ils avaient sur le terrain et je me suis dit que cela leur ferait peut-être plaisir d’être mis en valeur.
Comment avez-vous choisi la position du ramasseur de balles ?
Je trouve très beaux les mouvements et les poses des ramasseurs, les temps d’arrêt et d’attente, dans un état d’immobilité parfaite où on les sent prêts à réagir. Je travaille rarement sur le mouvement, privi- légiant les poses statiques. Il y a plusieurs moments où ils proposent de très belles poses : avec un genou au sol, en train d’attendre pour rattraper une balle afin de la renvoyer de l’autre côté du terrain, ou en- core debouts, quand ils ont un bras en l’air et l’autre en bas et qu’ils présentent les balles au joueur. Cela a été difficile de faire un choix.
Comment est née cette affiche ?
Je fais plutôt de la peinture figurative, avec un im- portant travail d’observation. Sur ce projet, j’ai été obligée de travailler en partie d’après des photos. Comme les ramasseurs m’ont énormément touchée quand je les ai vus en action, j’avais vraiment en- vie de retranscrire cela de la manière la plus fidèle possible, de représenter la grâce de leurs gestes et leur beauté plastique. J’espère avoir pu transpo- ser l’émotion qu’ils peuvent ressentir en participant au tournoi. Dans cette toile, il y a également une part d’interprétation avec les lumières, l’ambiance. Dans la composition de l’affiche, j’ai essayé de garder les principales couleurs représentatives de Roland-Garros, à l’image de la terre battue. J’ai choisi de ne pas dessiner les lignes blanches peintes sur la terre battue mais je me suis servie de leur aspect pour écrire le texte.
Qu’est-ce que cela représente pour vous de réaliser l’affiche de Roland-Garros ?
C’est un honneur car on s’inscrit dans une lignée de peintres de renom. Ce n’était pas un challenge facile car il y a eu de très beaux projets réalisés par le pas- sé et il fallait essayer de faire quelque chose qui soit à la hauteur et original. Réaliser une affiche est aussi une expérience qui me rendait très curieuse car je n’en avais jamais fait. C’est un objet assez libre, entre arts appliqués et beaux-arts, mais c’est aussi un support de communication que l’on peut pousser au même degré d’esthétisme et d’exigence qu’un tableau.
Que pensez-vous de cette tradition du tournoi ?
C’est formidable de réaliser des projets qui rap- prochent l’art du sport. Il existe plusieurs similitudes entre ces pratiques. Dans les deux cas, le rapport à ce que l’on fait est assez passionnel et l’investissement intense. Nous sommes habités par cette passion toute la journée. Je pense qu’il existe aussi un rapport à la compétitivité dans l’art, notam- ment avec soi-même et l’envie d’exceller. Per- sonnellement, je fais des peintures plus réalistes maintenant qu’il y a quelques années. Cette pro- gression technique est le résultat d’un entraî- nement et d’une pratique assidue. Je trouve par ailleurs que le sport est très esthétique. C’est en tout cas sous cet angle que je l’ai regardé car je ne connaissais pas les règles. J’ai beaucoup observé les gestes, le décor et le contexte. J’ai vu cela comme un spectacle. C’est très beau.
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