204 kms avec un départ 2016 de Fontenay-le-Comte et une arrivée classique et incontournable à La Roche-sur-Yon. Un beau podium avec la victoire de Nacer Bouhanni (Cofidis), une 2ème place pour Samuel Dumoulin (AG2R) – ce qui lui donne la victoire pour la Coupe de France PMU – et puis la 3ème place pour Bryan Coquard (Direct Energie). Un beau podium complété par les places 4 à 9 pour Romain Feillu, Baptiste Planckaert, Julien Duval, Rudy Barbier, Carlos Bardero et Jonathan Hivert. La Coupe de France par équipes est remportée par la Team AUBER93. Mais, au-delà des succès sportifs quel bilan peut être effectué sur le Tour de Vendée ?
45ème épreuve de ce Tour (mais professionnel depuis 1980, année où les deux premiers furent J-R Bernaudeau et Roger Legeay), le Tour de Vendée a-t-il tenu toutes ses promesses ?
Jérôme Pineau, professionnel jusqu’en 2015 et désormais consultant-média, a été impressionné par l’accueil sur le course des Vendéens et considère que le Tour de Vendée connaît un vrai succès populaire digne d’une étape du Tour de France. « Il y avait beaucoup d’enjeux avec une Coupe de France » a-t-il indiqué et on a bien vu que « Nacer a controlé la course avec son équipe. Il est prêt pour la championnat du monde » (NDLR : le 16 octobre 2016 à Doha – Qatar). Jérôme Pineau a souligné combien l’organisation faisait un travail difficile et combien était aussi remarquable le travail accompli par les motards.
Eric Cougnaud (Cougnaud Entreprise), l’un des partenaires principaux du Tour de Vendée depuis environ 40 ans, a confirmé que la Vendée était une terre de cyclisme et aussi sportive. « Le sport, ce sont des valeurs que l’on retrouve dans notre entreprise » a-t-il souligné.
Luc Bouard (Maire de La Roche-sur-Yon qui est la ville habituelle d’arrivée du Tour de Vendée) a rappelé que La Roche-sur-Yon était ravie d’accueillir le Tour de Vendée, pour le cyclisme mais aussi pour la fête qui l’accompagnait, notamment dans ce lieu privilégié qu’est la Place Napoléon. « C’est une ambiance populaire et de joie partagée » a déclaré Luc Bouard, ajoutant que « même si ça ne dure que quelques minutes, la course mobilise des milliers de spectateurs. » Il précisa au surplus que la ville qui reçoit l’arrivée du Tour de Vendée était une ville très sportive avec 17.000 licenciés, soit une personne sur trois, et que La Roche-sur-Yon était non seulement une ville sportive mais aussi une ville à vivre et une ville qui sourit.
Jean-Michel Lalère, maire de Fontenay-le-Comte, ville de départ du Tour de Vendée 2016, a d’abord indiqué avec un brin d’humour « que pour que La Roche-sur-Yon puisse être la ville d’arrivée il avait fallu qu’il y ait une ville de départ, » en l’occurence Fontenay-le-Comte…. On doit toujours compter sur plus petit que soi…
Il souligna que Fontenay-le-Comte avait tous les équipements nécessaires pour ce genre de course dont l’épreuve 2016 avait réunit 115 coureurs et 15 équipes. Et il rappela que Jean-René Bernaudeau avait un magasin de sport à Fontenay-le-Comte (NDLR : en fait il en a trois, un à Fontenay-le-Comte et les deux autres à La Roche-sur-Yon et à Saint-Maurice-le-Girard où il est né). Très fier, il indiqua que sa ville avait été déclarée « Ville la plus sportive de France » en 1995. Alors que Daniel Mangeas – la voix du cyclisme – fit remarquer sous les rires que ça faisait quand même longtemps….. Jean-Michel Lalère reprit son entrain quand, interrogé, Luc Bouard dût confirmer avec dépit que sa ville ne l’avait jamais été. Tout cela bien sûr dans la bonne humeur.
Enfin, Jean-Michel Lalère remercia Bernard Martineau, prés. du Comité d’organisation du Tour de Vendée, d’avoir choisi Fontenay-le-Comte comme ville de départ (Note : à ce jour, on ne connaît pas la ville de départ du Tour de Vendée 2017).
Thierry Adam (journaliste à France-Télévisions) trouva le Tour formidable avec, en plus, sportivement une finale pour la Coupe de France. Il estima cependant qu’il y avait encore un manque de visibilité. « Un magnifique vainqueur avec Nacer Bouhanni et la présence de beaucoup de monde » furent deux de ses commentaires. Il déclara avec regret qu’il « était de plus en plus dur d’organiser des courses cyclistes et de trouver des financements » , félicitant au passage les deux villes de départ et d’arrivée de s’être impliquées financièrement. Il fit le constat qu’il y avait beaucoup de monde sur le bord de la route à regarder passer les coureurs et encore bien plus à l’arrivée. Il considéra donc que, malgré les difficultés d’organisation y compris pour la sécurité, il fallait continuer à organiser cette course.
Marcel Gauducheau (1er Vice-Prés. du Conseil dép. de Vendée) est passionné de sport et de cyclisme, et on le dit incollable sur les palmarès. Si les deux maires ont rappelé leur caractère de ville sportive, « c’est à l’image du département qui est lui aussi sportif et est aussi une terre du cyclisme tout en apportant son soutien aux événements sportifs » a déclaré Marcel Gauducheau. Il s’est d’autre part félicité que des gens s’investissent dans le cyclisme et faissent vivre ce sport auprès des jeunes. « Quand on a l’amour de son département et de son terroir, quand on voit beaucoup de monde y compris lorsqu’on traverse de petites communes, ça fait chaud au coeur et c’est une belle récompense aussi bien pour les organisateurs que pour les élus du département » s’est réjoui Marcel Gauducheau.
Bernard Martineau, prés. du Comité d’organisation du Tour de Vendée, remercie l’équipe qui a beaucoup travaillé, ainsi que les dirigeants du Conseil départemental dont son président Yves Auvinet et son 1er Vice-Président Marcel Gauducheau qui ont tous les deux une passion pour le cyclisme. Il a également remercié les deux maires, le Conseil Régional des Pays de la Loire et la Ligue de cyclisme.
Jacques Phelippeau, prés. du Comité de Vendée Cyclisme, a considéré que le Tour de Vendée était une vitrine indéniable pour le cyclisme vendéen. Il rappela que c’était Maurice Martineau, père de Bernard, qui avait mis en place il y a 45 ans ce Tour de Vendée. Sur le plan statistique, il y a 2880 licenciés en Vendée et Jacques Phelippeau considère que cela prouve la vitalité du cyclisme vendéen. « Le Tour de Vendée est un moyen de promotion, c’est un spectacle qui est amené au seuil des spectateurs et qui ne nécessite pas d’aller dans un stade » a-t-il déclaré. Enfin, il a trouvé très bien que le Tour passe dans la petite commune de Chaix (450 habitants).
Le débat était mené par Daniel Mangeas, qui reçu une belle décoration cycliste.
Et que pensent d’anciens coureurs professionnels du Tour de Vendée? Nous en avons interrogé plusieurs. Voici leurs réponses.
Ils ont tous considéré que le Tour de Vendée était une très belle épreuve qui rencontrait un succès populaire. C’est plutôt la conduite de la course qui les a rendu insatisfaits. « Sur 204 kms du Tour 2016, il n’y a que les 50 derniers qui ont vraiment été intéressants » déclare l’un deux, un peu déçu. Un autre soutient « qu’il y a désormais trop de tactique ce qui enlève toute dynamique à la course. » Quelques échappées, certes, mais vite rattrapées par le peloton et des tactiques de course, parfois juste pour conforter des places, et qui annihilent la volonté de partir, seul ou en petit groupe, à l’assaut de la victoire. Un ancien pro ose même dire, invitant le passé au milieu de la discussion : « avant, dans les courses amateurs, il y avait cet esprit de partir en échappée mais il a énormément disparu. »
C’est le grand regret de ces spécialistes du cyclisme. D’ailleurs, Marcel Gauducheau ne dit pas autre chose lorsqu’il déclare : « Je me félicite de la réussite du Tour de Vendée 2016 mais j’ai cependant eu un regret : il nous a manqué une étincelle durant le parcours de l’épreuve mais heureusement le final a été très bon. »
(voir la vidéo ci-dessous)
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
Photo de Une : ©Conseil dép. de Vendée
Vidéo promotionnelle sur le Tour de Vendée 2016: ©Conseil dép. de Vendée
