Vendée Globe – L’arrivée de Fabrice Amedeo aux Sables d’Olonne
Fabrice Amedeo sur Newrest-Matmut a franchi la ligne d’arrivée du huitième Vendée Globe, en onzième position, samedi 18 février 2017 à 10 heures et 03 minutes (heure française). Le navigateur solitaire a bouclé son premier tour du monde en 103 jours 21 heures et 01 minute. Il a parcouru 27 700 milles à la vitesse moyenne de 11,10 nœuds.
Deuxième bizuth de ce huitième Vendée Globe après Éric Bellion, Fabrice Amedeo était –comme douze autres concurrents- aux commandes d’un bateau conçu en 2008. Le marin, qui alimente les colonnes du Figaro lorsqu’il est à terre, faisait le pari d’utiliser ses talents de reporter, afin de faire découvrir au grand public la magie de la course au large.
Le reporter du large a raconté tantôt ses doutes, tantôt ses réussites sur le plan sportif, parfois il partage simplement les paysages magiques qu’il découvre et livre quelques réflexions sur la lune, ou encore les albatros. Cependant les nombreuses dépressions australes, assorties de vents qui atteignent fréquemment les 50 nœuds, secouent sérieusement le marin et sa monture. Dans la bagarre, la grand-voile de Newrest-Matmut subit une déchirure sur trois mètres, obligeant le skipper à faire route à vitesse réduite. Il perd du terrain et se fait doubler par Alan Roura (la Fabrique) et Enda O’Coineen (Team Ireland). Le reporter se transforme en bricoleur et en alpiniste entre deux dépressions, afin de réparer la grand-voile, puis il grimpe dans le mât à plusieurs reprises. Début janvier, ce sont les problèmes d’antenne fleet qui handicapent le marin, mais il recolle tout de même le peloton au large de la Nouvelle-Zélande.
Un cerf-volant dans le Pacifique
Le 7 janvier, Fabrice Amedeo fait sensation, envoyant du bord des images inédites filmées dans le Pacifique. En effet, c’est grâce au cerf-volant qu’il avait embarqué, que le marin a pris de la hauteur en profitant de conditions idéales : « Ça filait tout droit au reaching, c’était parfait pour faire ces images ! »
Le 16 janvier, les rafales à plus de 50 nœuds accompagnent le skipper qui navigue en onzième position et franchit le cap Horn, il partage ses émotions avec ses lecteurs : « J’ai vécu un grand moment de ma vie. Il y avait cette lumière violette sur les montagnes de Patagonie, le soleil qui se couchait. J’étais environ à 20 milles du rocher et quand j’ai vu ces montagnes, j’ai pris une claque ! Je n’ai jamais été aussi ému de voir la terre… J’ai éprouvé une véritable sensation de plénitude et ce sentiment d’être en symbiose avec mon bateau, avec ce que je vivais, l’impression d’être à ma place. »
La torture de la remontée de l’Atlantique
L’anticyclone de Sainte-Hélène met brutalement Fabrice au supplice de l’encalminage et de la lenteur, le pire cauchemar des marins: « C’est sans conteste le plus gros arrêt buffet que j’ai connu depuis le départ de ce Vendée Globe. J’ai eu zéro nœud de vent pendant des heures, moralement ça devenait la torture. »
Fabrice Amedeo n’ayant pas embarqué suffisamment de nourriture, il commence à se rationner et ne peut plus manger trois repas quotidiens. Une fois l’équateur franchi après 88 jours de course, c’est un scénario anticyclonique qui se présente au skipper pour les derniers milles à parcourir dans le Golfe de Gascogne. Une collision évitée de peu avec un cargo au nord du Cap Finisterre lui cause une ultime frayeur et les vents erratiques éprouvent la patience du marin jusqu’à la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne. En touchant terre après son exploit, Fabrice Amedeo a prouvé que la course au large est à la fois un sport de haut niveau et une aventure qui fait rêver le public.
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
(avec communication)
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