Vendée Meurtre d’Olivier Maire. Polémique: Eric Dupond -Moretti réagit (Rédaction Les Sables-d’Olonne)
Meurtre d’Olivier Maire. Polémique: Eric Dupond -Moretti réagit
Un prêtre – Olivier Maire – âgé de 60 ans, a été découvert tué dans la matinée du lundi 9 août 2021.
Le suspect, d’origine rwandaise, s’est présenté à la brigade de Gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre en indiquant avoir tué un prêtre au sein de la communauté des « Frères missionnaires Montfortains » à St-Laurent-sur-Sèvre.
Très rapidement, lorsqu’a été connue l’identitié du suspect, la polémique a pris corps car ce dernier était sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès – après avoir été incarcéré – dans l’affaire de l’incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020.
Ce qui a fait réagir Marine Le Pen:
« En France, on peut être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre. »
Le ministre de l’Intérieur a immédiatement réagi en indiquant que le suspect « n’était pas expulsable tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé. »
Les réseaux sociaux se sont alors enflammés.
D’un côté, des membres du Gouvernement défendant le processus et rappelant que tant le contrôle judiciaire que la prochaine tenue du procès ne permettaient pas d’engager une explusion.
D’autres, des quidams mais aussi des élus de l’opposition, notamment des Républicains, ont condamnés le laxisme du Gouvernement, et indirectement de la Justice.
(voir ci-dessous les interventions de Bruno Retailleau et de Christelle Morançais. Et dans un autre registre, celle de Philippe de Villiers).
En fin de journée, hier lundi 9 août 2021, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a indiqué que le suspect Emmanuel A. avait fait l’objet d’obligation de quitter le territoire en 2016 et encore en 2017.
Mais, qu’à deux reprises, celles-ci avaient été annulées par le Tribunal administratif de Nantes.
Une troisième obligation avait été ordonnée en novembre 2019, faisant à nouveau l’objet d’un recours.
Refusant à plusieurs reprises de commenter des décisions judiciaires, Gérald Darmanin rappela qu’en raison du contrôle judiciaire et du procès à venir après l’incendie de la cathédrale de Nantes, l’expulsion ne pouvait être exécutable.
Depuis:
– le suspect n’a pu être entendu dans l’enquête car il a été hospitalisé en service psychiatrique car il n’était pas en état de répondre aux question, a indiqué le vice-procurue de La Roch-sur-Yon.
Et aujourd’hui, mardi 10 août 2021, a eu lieu l’autopsie du prêtre.
ERIC DUPOND-MORETTI S’EXPRIME
Certains observateurs se sont étonnés du silence du ministre de la Justice.
Eric Dupond-Moretti s’est finalement exprimé aujourd’hui, mardi 10 août 2021.
Il a indiqué que « la mort d’un homme ne devrait jamais nourrir l’instrumentalisation politicienne ». Il a utilisé les termes « d’exploitation politique, de volonté d’attaquer le Gouvernement, la police et la justice. »
Il a ensuite souhaité expliqué pourquoi le suspect n’avait jamais été expulsé: « La dernière obligation de quitter le territoire (OQTF) dont le suspect a fait l’objet n’a pas été mise à exécution. Pas par angélisme mais par souci de justice ! Les mêmes qui dénoncent cette situation auraient hurlé à l’impunité si le suspect avait été éloigné et s’il avait ainsi échappé à son procès, sans assurance non plus que sa peine soit exécutée dans son pays d’origine. »
Il a rappelé l’argument déjà avancé par des magistrats sur les ondes: (de toute façon) « sa détention provisoire devait légalement prendre fin en juillet 2021 et dès lors le contrôle judiciaire était la seule solution. Sauf à considérer que la détention arbitraire doit devenir la règle dans notre pays. »
Il s’est étonné que l’on puisse mettre en cause la volonté de justice du Gouvernement: « Qui peut imaginer que notre objectif premier n’est pas de mettre hors d’état de nuire les criminels et les délinquants ? »
Il ajouta – ce que certains opposants contesteront certainement au moins pour la partie concernant les risques: « Nous travaillons sans relâche pour réduire les risques au minimum, sans compromis, ni complaisance, et dans le respect constant de la règle de Droit. »
En conclusion le ministre de la Justice a précisé que « ce sont bien des magistrats et des policiers, loin des instrumentalisations politiciennes et des braises incandescentes des réseaux sociaux, qui vont s’efforcer de faire passer la justice, la vraie, celle qui est rendue au nom du peuple français ».
LES REACTIONS
« Je veux rendre hommage au Père Olivier Maire, supérieur des Montfortains assassiné par un criminel qu’il hébergeait par charité. Sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre que je connaissais bien et et dont j’avais pu apprécier la profondeur de la foi. Sa mort est une grande perte. »
et
« Profondément touché par le meurtre effroyable d’un prêtre, en Vendée, qui avait accueilli son meurtrier chez lui. Celui-ci était le sans papiers qui avait incendié la cathédrale de Nantes. Mais que faisait encore cet individu en France ? » vient d’indiquer Bruno Retailleau, sénateur de Vendée.
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Le diocèse de Luçon s’est également exprimé tout récemment:
« Mgr Jacolin et le diocèse de Luçon expriment leur profonde douleur et tristesse suite à l’annonce de l’assassinat du père Olivier Maire, supérieur provincial des Montfortains ».
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Conférence des Evêques de France
« Il y a bien sûr l’émotion et la tristesse à l’annonce de l’assassinat du père Olivier Maire, dont l’existence entière témoignait du don de soi, du dévouement et de la générosité. En cette heure terrible, je pense aux catholiques de Vendée et d’ailleurs que ce crime épouvantable frappe en plein cœur.
Mais derrière la tristesse, il y a la colère – et elle est immense ! Si les faits sont avérés et que l’auteur de ce crime odieux est bien l’individu qui a incendié la cathédrale de Nantes, alors la compassion de rigueur ne suffira pas.
Que fait un criminel aussi dangereux en liberté un an à peine après avoir mis le feu à un édifice religieux où il avait trouvé assistance et refuge ?
Mais plus fondamentalement, que fait un étranger qui s’est rendu coupable de faits aussi graves dans notre pays ? Pourquoi n’a-t-il pas été expulsé sur le champ ?
Comment peut-on accepter de conserver sur notre sol un homme aussi dangereux et faire courir à ceux qui le côtoient un tel risque ?
Une fois encore, un innocent – en l’occurrence un homme d’une grande valeur morale et spirituelle – a payé au prix de sa vie notre laxisme et notre naïveté.
Il nous faudra des réponses »
Christelle MORANÇAIS, présidente de la Région des Pays de la Loire
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« Aujourd’hui, la folie meurtrière a frappé la Vendée, au cœur de son sanctuaire de Saint-Laurent-sur-Sèvre, avec l’assassinat du Père Olivier Maire, supérieur provincial des missionnaires Montfortains.
Ultime preuve de la charité de cet homme de foi et de paix, il avait accueilli au cœur de sa communauté celui-là même qui lui a ôté la vie.
Face à cette cruauté innommable, toute la Vendée est unie dans la douleur.
J’adresse tout mon soutien aux proches de la victime, à la famille spirituelle des Montfortains, au Diocèse de Luçon et à toute la communauté catholique de Vendée.
Si des questions légitimes se posent quant au parcours sur le sol français et quant à la prise en charge judiciaire du meurtrier présumé, nous sommes dans le temps du deuil et du recueillement. »
Alain LEBOEUF
Président du Conseil départemental de la Vendée
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La sénatrice Annick Billon est « consternée par l’assassinat du prêtre Olivier Maire à Saint-Laurent-sur-Sèvre et j’adresse mon soutien à l’ensemble de la communauté des frères missionnaires montfortains ».
La piste terroriste étant écartée, « je ne me laisserai pas aller à la surenchère des déclarations. Je demande simplement que toute la lumière soit faite sur les circonstances qui ont amené à cet acte abject qui meurtrit la Vendée et les catholiques »
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Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais